venerdì 31 ottobre 2008

Message au peuple de Dieu



Message au peuple de Dieu » adressé par la 12ème assemblée générale ordinaire du Synode des évêques

Source : Vatican

Dans la Vingt-unième Congrégation Générale d’aujourd’hui, vendredi 24 octobre 2008, les Pères synodaux ont approuvé le Message du Synode des Évêques au Peuple de Dieu, à conclusion de la XII Assemblée Générale Ordinaire du Synode des Évêques.


Aux frères et sœurs, «paix, ainsi que charité et foi, de la part de Dieu le Père et de Jésus-Christ le Seigneur. Que la grâce soit avec tous ceux qui aiment notre Seigneur Jésus-Christ d’un amour incorruptible». C’est par cette salutation intense et passionnée que saint Paul concluait sa lettre aux chrétiens d’Éphèse (6, 23-24). C’est par ces mêmes mots que nous, Pères synodaux réunis à Rome pour la XIIe Assemblée générale ordinaire du Synode des Évêques sous la conduite du Saint-Père Benoît XVI, ouvrons notre message adressé à l’immense horizon de tous ceux qui, dans les diverses régions du monde, suivent le Christ en disciples et continuent de l’aimer d’un amour incorruptible.
Nous leur proposerons, de nouveau, la voix et la lumière de la Parole de Dieu, répétant l’antique appel: «Elle est tout près de toi, la Parole, elle est dans ta bouche et dans ton cœur afin que tu la mettes en pratique» (Dt 30, 14). Et Dieu lui-même nous dira à chacun: «Fils d’homme, toutes les paroles que je te dis, reçois-les dans ton cœur, écoute de toutes tes oreilles» (Ez 3,10). A tous, nous proposons à présent un voyage spirituel qui se déroulera en quatre étapes et qui, de l’éternité et de l’infinité de Dieu, nous conduira jusqu’en nos maisons et le long des rues de nos cités.
I. LA VOIX DE LA PAROLE: LA RÉVÉLATION
1-«Le Seigneur vous parla alors du milieu du feu; vous entendiez le son des paroles, mais vous n’aperceviez aucune forme, rien qu’une voix!» (Dt 4, 12). C’est Moïse qui parle, évoquant l’expérience vécue par Israël, dans l’âpre solitude du désert du Sinaï. Là, le Seigneur s’était présenté non comme une image ou une effigie, ou une statue semblable au veau d’or, mais comme un «son de paroles». C’est une voix qui était entrée en scène aux débuts mêmes de la création, lorsqu’elle avait déchiré le silence du néant: «Au commencement… Dieu dit: Que la lumière soit! Et la lumière fut… Au commencement était le Verbe… et le Verbe était Dieu… Tout fut par lui, et sans lui rien ne fut» (Gn 1, 1.3; Jn 1, 1.3).
Le créé ne naît pas d’une lutte entre dieux, comme l’enseignait l’antique mythologie mésopotamienne, mais d’une parole qui vainc le néant et crée l’être. Le Psalmiste chante: «Par la parole du Seigneur, les cieux ont été faits, par le souffle de sa bouche, toute leur armée;… Il parle et cela est, il commande et cela existe» (Ps 33, 6.9). Et saint Paul répétera: «Dieu donne la vie aux morts et appelle le néant à l’existence» (Rm 4, 17). Nous avons ainsi une première révélation«cosmique» qui rend tout le créé semblable à une immense page ouverte devant l’humanité tout entière qui, en elle, peut lire le message du Créateur: «Les cieux racontent la gloire de Dieu, et l’œuvre de ses mains, le firmament l’annonce; le jour au jour en publie le récit et la nuit à la nuit en donne connaissance. Non point récit, non point langage, nulle voix qu’on puisse entendre, mais pour toute la terre se diffuse leur annonce, et s’en va leur message aux limites du monde» (Ps19, 2-5).
2. La parole divine est également à l’origine de l’histoire humaine. L’homme et la femme, qui sont «à l’image et à la ressemblance de Dieu» (Gn 1, 27) et qui, de fait, portent en eux l’empreinte divine, peuvent entrer en dialogue avec leur Créateur ou peuvent s’éloigner de lui, le repoussant par le péché. La parole de Dieu, alors, sauve et juge, et pénètre la trame de l’histoire tissée de faits et d’événements: «J’ai vu, j’ai vu la misère de mon peuple qui est en Égypte. J’ai entendu son cri… oui, je connais ses angoisses. Je suis descendu pour le délivrer de la main des Égyptiens et le faire monter de cette terre vers une terre plantureuse et vaste» (Ex 3, 7-8). Il y a donc une présence divine dans les événements humains qui, à travers l’action du Seigneur de l’histoire, sont inscrits dans un dessein plus élevé de salut, pour que «tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité» (1 Tm 2,4).
3. La parole divine, efficace, créatrice et salvatrice est donc à l’origine de l’être et de l’histoire, de la création et de la rédemption. Le Seigneur vient à la rencontre de l’humanité, proclamant: «J’ai parlé et je fais!» (Ez 37,14). Mais il est encore une étape que la voix divine franchit: c’est celle de la parole écrite, la Graphé ou les Graphaí, les Écritures sacrées, comme il nous est dit dans le Nouveau Testament. Déjà, Moïse était descendu du sommet du Sinaï tenant «en main les deux tables du Témoignage, tables écrites des deux côtés, écrites sur l’une et l’autre face. Les tables étaient l’œuvre de Dieu et l’écriture était celle de Dieu» (Ex 32,15-16). Et Moïse imposa à Israël de conserver et de recopier ces «tables du Témoignage»: «Tu écriras sur ces pierres toutes les paroles de cette Loi: grave-les bien» (Dt 27,8).
Les Saintes Écritures sont le «témoignage», sous forme écrite, de la parole divine, elles sont le mémorial canonique, historique et littéraire qui atteste l’événement de la Révélation créatrice et salvatrice. La Parole de Dieu précède donc et dépasse la Bible, qui n’en reste pas moins «inspirée par Dieu» et qui contient la Parole divine efficace (cf. 2 Tm 3,16). C’est pour cette raison que notre foi n’a pas en son centre uniquement un livre, mais une histoire de salut et, comme nous le verrons, une Personne, Jésus-Christ, Parole de Dieu faite chair, homme et histoire. C’est justement parce que l’horizon de la Parole divine embrasse et s’étend au-delà de l’Écriture qu’est nécessaire la constante présence de l’Esprit Saint qui «conduit à la vérité toute entière» (Jn 16, 13) celui qui lit la Bible. Telle est la grande Tradition, présence efficace de l’«Esprit de vérité» dans l’Église, gardienne des Saintes Écritures, authentiquement interprétées par le Magistère ecclésial. Avec la Tradition, on parvient à la compréhension, à l’interprétation, à la communication et au témoignage de la Parole de Dieu. Saint Paul lui-même, proclamant le premier Credo chrétien, affirmera «transmettre» ce qu’il «a reçu» de la Tradition (1 Co 15, 3-5).
II. LE VISAGE DE LA PAROLE: JÉSUS-CHRIST
4. Dans l’original grec, il n’y a que trois mots fondamentaux: Lógos sarx eghéneto, «le Verbe/Parole se fit chair». C’est ici le sommet, non seulement de ce joyau poétique et théologique qu’est le Prologue de l’Évangile de Jean (1, 14), mais aussi le cœur même de la foi chrétienne. La Parole éternelle et divine entre dans l’espace et dans le temps, prend un visage et assume une identité humaine, tant et si bien qu’il est possible de s’en approcher directement en demandant, comme le fit ce groupe de Grecs présents à Jérusalem: «Nous voulons voir Jésus» (Jn 12, 20-21). Les paroles sans un visage ne sont pas parfaites, parce qu’elles n’accomplissent pas en plénitude la rencontre, comme le rappelait Job, arrivé au terme du drame de son itinéraire de recherche: «Je ne te connaissais que par ouï-dire, mais maintenant mes yeux t’ont vu» (42, 5).
Le Christ est «le Verbe qui est avec Dieu et qui est Dieu», il est «l’Image du Dieu invisible, Premier-Né de toute créature» (Col 1, 15); mais il est aussi Jésus de Nazareth qui parcourt les rues d’une province en marge de l’empire romain, qui parle une langue locale, qui révèle les traits d’un peuple, le peuple juif, et de sa culture. Le Jésus-Christ réel est, donc, chair fragile et mortelle, il est histoire et humanité, mais il est aussi gloire, divinité, mystère: Celui qui nous a révélé le Dieu que personne, jamais, n’a vu (cf. Jn 1, 18). Et Fils de Dieu, il continue de l’être jusques dans ce cadavre déposé au sépulcre, et la résurrection en est l’attestation vivante et efficace.
5. Or la tradition chrétienne a souvent mis en parallèle la Parole divine qui se fait chair avec cette même Parole qui se fait livre. C’est ce qui transparaît déjà dans le Credo lorsque nous professons que le Fils de Dieu «a été conçu du Saint-Esprit, est né de la Vierge Marie», et que l’on confesse également la foi en ce même «Esprit Saint qui a parlé par les prophètes». Le Concile Vatican II recueille cette antique tradition selon laquelle «le corps du Fils est l’Écriture qui nous est transmise» – comme l’affirme saint Ambroise (In Lucam VI, 33) – et déclare clairement: «Les paroles de Dieu, en effet, exprimées en des langues humaines, se sont faites semblables au langage des hommes, tout comme autrefois le Verbe du Père éternel, ayant assumé les faiblesses de la nature humaine, se fit semblable aux hommes» (DV 13).
La Bible est, de fait, elle aussi «chair», «lettre»; elle s’exprime dans des langues particulières, dans des formes littéraires et historiques, dans des conceptions liées à une culture antique; elle conserve la mémoire d’événements souvent tragiques, ses pages sont souvent traversées de sang et de violence; en son intérieur résonne le rire de l’humanité, et coulent les larmes, tout comme s’y élèvent la prière des malheureux et la joie des amoureux. Cette dimension «charnelle» fait qu’elle nécessite une analyse historique et littéraire, qui s’actualise à travers les diverses méthodes et approches offertes par l’exégèse biblique. Tout lecteur des Saintes Écritures, même le plus simple, doit avoir une certaine connaissance du texte sacré, se rappelant que la Parole est revêtue de paroles concrètes auxquelles elle se plie et s’adapte pour être audible et compréhensible par l’humanité.
C’est une tâche nécessaire: si on l’exclut, on peut tomber dans le fondamentalisme qui, concrètement, nie l’incarnation de la Parole divine dans l’histoire, et ne reconnaît pas que cette Parole s’exprime dans la Bible selon un langage humain, qui doit être déchiffré, étudié et compris, et ignore que l’inspiration divine n’a pas effacé l’identité historique et la personnalité propre des auteurs humains. Mais la Bible est aussi Verbe éternel et divin, et c’est pourquoi elle exige une compréhension autre, donnée par l’Esprit Saint qui dévoile la dimension transcendante de la parole divine, présente dans les paroles humaines.
6. D’où la nécessité de la «Tradition vivante de l’Église tout entière» (DV 12) et de la foi pour comprendre de manière unifiée et pleine les Saintes Écritures. Si l’on s’arrête à la «lettre» seule, la Bible demeure uniquement un solennel document du passé, un noble témoignage éthique et culturel. Si, par ailleurs, on exclut l’incarnation, on peut tomber dans l’équivoque fondamentaliste ou dans un vague spiritualisme ou psychologisme. La connaissance exégétique doit, en conséquence, s’insérer de manière indissoluble dans la tradition spirituelle et théologique pour que ne soit pas brisée l’unité divine et humaine de Jésus-Christ et des Écritures.
Dans cette harmonie retrouvée, le visage du Christ resplendira dans toute sa plénitude et nous aidera à découvrir une autre unité, celle plus profonde et intime des Saintes Écritures, leur être, composées bien sûr de 73 livres, mais insérés en un seul «Canon», en un seul dialogue entre Dieu et l’humanité, en un dessein unique de salut. «Après avoir, à maintes reprises et sous maintes formes, parlé jadis aux Pères par les prophètes, Dieu, en ces jours qui sont les derniers, nous a parlé par le Fils» (He 1, 1-2). Le Christ projette, de la sorte, sa lumière rétrospectivement sur toute la trame de l’histoire du salutet en révèle la cohérence, la signification, le sens.
Il est le sceau, «l’alpha et l’oméga» (Ap 1, 8) d’un dialogue entre Dieu et ses créatures prolongé dans le temps et attesté dans la Bible. C’est à la lumière de ce sceau final qu’acquièrent leur «sens plénier» les paroles de Moïse et des prophètes, selon ce qu’avait dit Jésus lui-même, par cet après-midi d’un jour de printemps, alors qu’il cheminait de Jérusalem vers le village d’Emmaüs, dialoguant avec Cléophas et son ami, et qu’il interpréta pour eux, «dans toutes les Écritures ce qui le concernait» (Lc 24, 27).
C’est précisément parce qu’au cœur de la Révélation, il y a la Parole divine devenue visage, que la visée ultime de la connaissance de la Bible ce n’est pas dans «une décision éthique ou une grande idée, mais la rencontre avec un événement, avec une Personne, qui donne à la vie un nouvel horizon et par là son orientation décisive» (Deus caritas est, 1).
III. LA MAISON DE LA PAROLE: L’ÉGLISE
Comme la sagesse divine dans l’Ancien Testament a bâti sa maison dans la cité des hommes et des femmes la faisant reposer sur sept colonnes (cf. Pr 9, 1), ainsi la Parole de Dieu a sa maison dans le Nouveau Testament: c’est l’Église qui a son modèle dans la communauté-mère de Jérusalem, l’Eglise fondée sur Pierre et sur les Apôtres et qui aujourd’hui, par les évêques en communion avec le Successeur de Pierre, continue d’être gardienne, annonciatrice et interprète de la Parole (cf. LG 13). Luc, dans les Actes des Apôtres (2, 42), en trace l’architecture fondée sur quatre colonnes idéales: «Ils se montraient assidus à l’enseignement des apôtres, fidèles à la communion fraternelle, à la fraction du pain et dans les prières».
7. C’est, tout d’abord, la didaché apostolique, à savoir la prédication de la Parole de Dieu. L’apôtre Paul, à cet effet, nous avertit que «la foi naît de l’écoute, et l’écoute se rapporte à la parole du Christ» (Rm 10,17). De l’Église provient la voix du héraut qui propose à tous le kérygme, c’est-à-dire l’annonce première et fondamentale que Jésus avait lui-même proclamée aux débuts de son ministère public: «Le temps est accompli et le Royaume de Dieu est tout proche: repentez-vous et croyez à l’Évangile» (Mc 1,15). Les apôtres annoncent l’inauguration du royaume de Dieu, et donc l’intervention décisive de Dieu dans l’histoire humaine, proclamant la mort et la résurrection du Christ: «Car il n’y a pas sous le ciel d’autre nom donné aux hommes, par lequel nous devions être sauvés» (Ac 4, 12). Le chrétien rend témoignage de cette espérance avec « douceur et respect, en possession d’une bonne conscience», prompt aussi à s’impliquer, voire à être emporté par la tempête du refus et de la persécution, conscient que «mieux vaudrait souffrir en faisant le bien, qu’en faisant le mal» (1 P 3,16-17).
Dans l’Église résonne ensuite la catéchèse, destinée à approfondir chez le chrétien «l’intelligence du mystère du Christ à la lumière de la Parole, afin que l’homme tout entier soit imprégné par elle» (Jean-Paul II, Catechesi tradendae, 20). Mais le point culminant de la prédication réside dans l’homélie qui, aujourd’hui encore, est pour de nombreux chrétiens le moment capital de la rencontre avec la Parole de Dieu. Dans cet acte, le ministre devrait se transformer également en prophète. En effet, par un langage net, incisif et substantiel, il doit avec autorité «annoncer les œuvres admirables de Dieu dans l’histoire du salut» (SC 35) qui sont offertes, avant tout, au travers d’une lecture claire et vivante du texte biblique proposé par la liturgie. Et il doit également actualiser ces œuvres selon les temps et moments vécus par ceux qui écoutent, et susciter dans le cœur des auditeurs la demande de conversion et d’engagement vital: «Que devons-nous faire?» (Ac 2, 37).
Annonce, catéchèse et homélie supposent donc lecture et compréhension, explication et interprétation: une implication de l’esprit et du cœur. Ainsi, dans la prédication, s’accomplit un double mouvement. Le premier remonte aux racines des textes sacrés, des événements, des récits qui ont engendré l’histoire du salut, pour les comprendre dans leur signification et leur message. Le second mouvement redescend au présent, au vécu de celui qui écoute et qui lit, toujours à la lumière du Christ, fil lumineux qui unit les Écritures. Ce double mouvement, Jésus lui-même l’avait fait – comme nous l’avons déjà évoqué – sur le chemin conduisant de Jérusalem à Emmaüs, en compagnie de deux de ses disciples. C’est aussi ce que fera le diacre Philippe sur la route qui mène de Jérusalem à Gaza, lorsqu’il entamera ce dialogue emblématique avec le fonctionnaire éthiopien: «Comprends-tu donc ce que tu lis?... Et comment le pourrais-je, si personne ne me guide?» (Ac 8, 30-31). L’aboutissement en sera la rencontre plénière avec le Christ dans le sacrement. Ainsi se présente la deuxième colonne qui soutient l’Église, maison de la Parole divine.
8. Venons-en à la fraction du pain. La scène d’Emmaüs (cf. Lc 24, 13-35), une fois encore exemplaire, se reproduit quand, tous les jours au sein de nos églises, à la table, la fraction du pain eucharistique succède à l’homélie de Jésus sur Moïse et les prophètes. C’est là le moment du dialogue intime de Dieu avec son peuple; c’est l’acte de la nouvelle Alliance scellée dans le sang du Christ (cf. Lc 22, 20); c’est l’œuvre suprême du Verbe qui s’offre en nourriture par son corps immolé; c’est la source et le sommet de la vie et de la mission de l’Eglise. La narration évangélique de la dernière Cène, mémorial du sacrifice du Christ, devient événement et sacrement lorsqu’elle est proclamée dans la célébration eucharistique, dans l’invocation de l’Esprit Saint. C’est pour cette raison que le Concile Vatican II, dans un passage particulièrement dense, déclarait: «L’Église a toujours témoigné son respect à l’égard des Écritures, tout comme à l’égard du Corps du Seigneur lui-même, puisque, surtout dans la Sainte Liturgie, elle ne cesse de prendre le pain de vie et de le présenter aux fidèles, à la table de la Parole de Dieu comme à celle du Corps du Christ» (DV 21). Il conviendra donc de replacer au centre de la vie chrétienne «la liturgie de la parole et la liturgie eucharistique, unies si fortement entre elles jusqu’à ne former qu’un seul acte de culte» (SC 56).
9. Le troisième pilier de l’édifice spirituel de l’Église, maison de la Parole, est constitué des prières, composées – comme le rappelait saint Paul – de «psaumes, hymnes, cantiques inspirés» (Col 3, 16). Une place privilégiée est naturellement occupée par la Liturgie des Heures, la prière de l’Église par excellence, destinée à rythmer les jours et les temps de l’année chrétienne, en offrant, surtout avec le Psautier, la nourriture quotidienne spirituelle au fidèle. Outre la liturgie des Heures et les célébrations communautaires de la Parole, la tradition a introduit la pratique de la Lectio divina, lecture priante dans l’Esprit Saint, capable d’ouvrir au fidèle le trésor de la Parole de Dieu, et par là de créer la rencontre avec le Christ, Parole divine vivante.Cette Lectio divina s’ouvre par la lecture (lectio) du texte qui provoque une question portant sur la connaissance authentique de son contenu réel: que dit le texte biblique en soi? S’en suit la méditation (meditatio) qui pose la question suivante: que nous dit le texte biblique? L’on arrive ainsi à la prière (oratio) qui suppose cette autre demande: que disons-nous au Seigneur en réponse à sa parole? Et on termine par la contemplation (contemplatio), au cours de laquelle nous assumons comme un don de Dieu son propre regard de jugement qu’il porte sur la réalité, et nous nous demandons: quelle conversion de l’esprit, du cœur et de la vie le Seigneur nous demande-t-il?
Face au «lecteur-orant» de la Parole de Dieu, se profile l’idéal de la figure de Marie, la mère du Seigneur, qui «conservait avec soin toutes ces choses, les méditant en son cœur» (Lc 2, 19; cf. 2, 51), c’est-à-dire – comme le dit le texte original grec – en trouvant le nœud profond qui unit les événements, les actes et les choses, apparemment disjoints, dans le grand dessein de Dieu. On peut aussi présenter aux yeux du fidèle qui lit la Bible, l’attitude de Marie, sœur de Marthe, qui s’assit aux pieds du Seigneur, à l’écoute de sa parole, empêchant que les agitations extérieures n’absorbent totalement son âme, jusqu’à occuper l’espace libre pour «la meilleure part» qui ne doit pas nous être enlevée (cf. Lc 10, 38-42).
10. Nous voici, enfin, devant la dernière colonne qui soutient l’Église, maison de la Parole: la koinonía, la communion fraternelle, autre nom de l’agápe, c’est-à-dire de l’amour chrétien. Comme Jésus le rappelait, pour devenir ses frères et ses sœurs, il faut être de «ceux qui écoutent la parole de Dieu et la mettent en pratique» (Lc 8, 21). Écouter authentiquement, c’est: obéir et œuvrer; faire naître dans la vie la justice et l’amour; offrir dans l’existence et dans la société, un témoignage conforme à l’appel des prophètes – qui unissait sans cesse parole de Dieu et vie, foi et rectitude, culte et engagement social. C’est ce qu’a répété à maintes reprises Jésus, après ce fameux avertissement du Sermon sur la montagne: «Ce n’est pas en me disant: ‛Seigneur, Seigneur’, qu’on entrera dans le Royaume des Cieux» (Mt 7, 21). Cette phrase semble faire écho à la parole divine proposée par Isaïe: «Ce peuple est près de moi en paroles et m’honore des lèvres, mais son cœur est loin de moi» (29, 13). Ces avertissements concernent aussi les Eglises lorsqu’elles ne sont pas fidèles à l’écoute obéissante de la Parole de Dieu. Elle doit donc être déjà visible et lisible sur le visage et dans les mains mêmes du croyant, comme le suggérait saint Grégoire le Grand qui voyait en saint Benoît, et dans les autres grands hommes de Dieu, témoins de communion avec Dieu et leurs frères, la Parole de Dieu devenue vie. L’homme juste et fidèle explique non seulement les Écritures, mais encore il les déploie devant tous comme une réalité vivante et vécue. C’est pour cela que viva lectio, vita bonorum: la vie des hommes bons est une lecture/leçon vivante de la parole divine. Saint Jean Chrysostome avait déjà observé que les Apôtres descendirent du mont de Galilée, où ils avaient rencontré le Ressuscité, sans nulle table de pierre écrite, comme il en avait été pour Moïse: comme si, à partir de ce moment-là, leur propre vie était devenue l’Évangile vivant. Dans la maison de la Parole, nous rencontrons aussi les frères et sœurs des autres Églises et communautés ecclésiales qui, malgré les séparations encore existantes, partagent avec nous la vénération et l’amour de la Parole de Dieu, principe et source d’une première et réelle unité, bien que non encore plénière. Ce lien doit toujours être renforcé par les traductions bibliques communes, la diffusion du texte sacré, la prière biblique œcuménique, le dialogue exégétique, l’étude et la confrontation des différentes interprétations des Saintes Écritures, l’échange des valeurs inhérentes aux différentes traditions spirituelles, l’annonce et le témoignage communs de la Parole de Dieu dans un monde sécularisé.
IV. LES CHEMINS DE LA PAROLE: LA MISSION
«De Sion vient la Loi et de Jérusalem la parole du Seigneur» (Is 2,3). La parole de Dieu personnifiée «sort» de sa maison, le temple, et chemine le long des routes du monde afin de rencontrer le grand pèlerinage que les peuples de la terre ont entrepris à la recherche de la vérité, de la justice et de la paix. Et de fait, dans la ville moderne sécularisée, sur ses places et dans ses rues – où semblent dominer l’incrédulité et l’indifférence, où le mal semble prévaloir sur le bien, laissant croire en la victoire de Babylone sur Jérusalem – il y a comme un souffle caché, une espérance en germe, un frémissement d’attente. Comme nous lisons dans le livre du prophète Amos: «Voici venir des jours où j’enverrai la faim dans le pays, non pas une faim de pain, non pas une soif d’eau, mais d’entendre la parole du Seigneur» (8, 11). C’est à cette faim que veut répondre la mission évangélisatrice de l’Église.Le Christ ressuscité, aux Apôtres encore hésitants, lance l’appel à sortir des confins protégés de leur horizon: «Allez de toutes les nations faites donc des disciples… leur apprenant à observer tout ce que je vous ai prescrit» (Mt 28, 19-20). Toute la Bible est traversée d’appels à «ne pas se taire», à «crier avec force», à «annoncer la parole à temps et à contretemps», à être des sentinelles déchirant le silence de l’indifférence. Les routes qui s’ouvrent à nous aujourd’hui ne sont plus seulement celles sur lesquelles marchaient saint Paul ou les premiers évangélisateurs et, après eux, tous les missionnaires qui s’avancent vers les peuples en des terres lointaines.
11. La communication, de nos jours, s’étend en un réseau qui enveloppe le globe en son entier. Et l’appel du Christ acquiert une nouvelle résonnance: «Ce que je vous dis dans les ténèbres, dites-le au grand jour, et ce que je vous dis au creux de l’oreille, proclamez-le sur les toits» (Mt 10, 27). Si la parole sacrée doit, certes, conserver sa première visibilité et diffusion, au moyen du texte imprimé – par des traductions faites dans la grande variété des langues de notre planète –, la voix de la parole divine doit également résonner à travers la radio, les canaux Internet de diffusion virtuelle en ligne, les CD, les DVD, les podcasts et ainsi de suite; elle doit apparaître sur les écrans de télévision et de cinéma, dans la presse, au sein des événements culturels et sociaux. Cette nouvelle forme de communication, par rapport à la manière traditionnelle, a adopté sa propre grammaire d’expression spécifique et il nous faut donc être équipés, non seulement techniquement, mais aussi culturellement pour cette entreprise. En un temps dominé par l’image, véhiculée par ce moyen prédominant de communication qu’est la télévision, le modèle privilégié par le Christ est encore aujourd’hui significatif et suggestif: il avait recours au symbole, à la narration, à l’exemple, à l’expérience quotidienne, à la parabole. «Il leur parla de beaucoup de choses en paraboles… et il ne disait rien aux foules sans parabole» (Mt 13, 3. 34). Dans l’annonce du royaume de Dieu, les mots de Jésus ne passaient jamais au-dessus des têtes de ses interlocuteurs par l’utilisation d’un langage vague, abstrait et éthéré; au contraire, il conquerrait son auditoire en partant précisément du sol sur lequel leurs pieds étaient plantés pour les conduire de leur quotidien à la révélation du royaume des cieux. Significative, en l’occurrence, cette scène qu’évoque saint Jean: «Certains d’entre eux voulaient le saisir, mais personne ne porta sur lui les mains. Les gardes revinrent donc trouver les prêtres et les Pharisiens. Ceux-ci leur dirent: «Pourquoi ne l’avez-vous pas amené?» Les gardes répondirent: «Jamais homme n’a parlé comme cela!» (7, 44-46).
12. Le Christ s’avance le long des voies de nos cités et fait halte sur le seuil de nos maisons: «Voici, je me tiens à la porte et je frappe ; si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui pour souper, moi près de lui et lui près de moi» (Ap 3, 20). La famille, dont les murs domestiques renferment les joies et les drames, est un espace fondamental dans lequel doit entrer la Parole de Dieu. Toute la Bible est jalonnée de petites et de grandes histoires familiales et le Psalmiste dépeint avec vivacité le cadre serein d’un père assis à table, entouré de son épouse, semblable à une vigne féconde, et de ses enfants «plants d’olivier» (Ps 128). Les chrétiens des premiers temps célébraient eux aussi la liturgie au sein d’une demeure familiale, tout comme Israël confiait à la famille la célébration de la Pâque (cf. Ex 12, 21-27). La transmission de la Parole de Dieu se fait justement à travers la lignée des générations, ce qui fait que les parents deviennent «les premiers à faire connaître la foi» (LG 11). Le Psalmiste rappelait encore que: «Nous l’avons entendu et connu, nos pères nous l’ont raconté; nous ne le tairons pas à leurs enfants, nous le raconterons à la génération qui vient les titres du Seigneur et sa puissance, ses merveilles telles qu’il les fit; …que la génération qui vient le connaisse, les enfants qui viendront à naître» (Ps 78, 3-4, 6).Chaque foyer devra donc avoir sa Bible, la garder avec soin, la lire et prier avec elle; la famille devra proposer des formes et des modèles d’éducation orante, catéchétique et didactique sur l’usage des Écritures, afin que les «jeunes hommes, et jeunes filles, les vieillards avec les enfants!» (Ps 148, 12) écoutent, comprennent, louent et vivent la Parole de Dieu. En particulier, les nouvelles générations, les enfants et les jeunes, devront être destinataires d’une pédagogie appropriée et spécifique qui les conduise à éprouver la fascination de la figure du Christ, ouvrant la porte de leur intelligence et de leur cœur, y compris par la rencontre et le témoignage authentique des adultes, de l’influence positive des amis et de la grande compagnie de la communauté ecclésiale.
13. Jésus, dans la parabole du semeur, nous rappelle qu’il y a des terrains arides, rocheux, étouffés par les épines (cf. Mt 13, 3-7). Celui qui s’aventure sur les routes du monde découvre également les bas-fonds, foyers de souffrances et de pauvretés, d’humiliations et d’oppressions, d’exclusions et de misères, de maladies physiques, psychiques et de solitudes. Souvent les pierres des chemins sont ensanglantées par les guerres et les violences, et dans les palais du pouvoir, la corruption le dispute à l’injustice. S’élève le cri des persécutés à cause de leur fidélité à leur conscience et à leur foi. Il y a celui qui est saisi d’une crise existentielle, ou dont l’âme est privée d’un sens qui donne signification et valeur à sa vie même. Semblables à «des ombres qui passent , à un souffle qui perd haleine» (Ps 39, 7), beaucoup ressentent même le silence de Dieu peser sur eux, son apparente absence et son indifférence. «Jusques à quand, Seigneur, m’oublieras-tu? Jusqu’à la fin? Jusques à quand me vas-tu cacher ta face?» (Ps 13, 2). Et, finalement, se dresse devant chacun le mystère de la mort. Cet immense halètement de douleur qui s’élève de la terre vers le ciel est sans cesse représenté dans la Bible, qui propose précisément une foi historique et incarnée. Il suffit seulement de penser aux pages marquées par la violence et l’oppression, au cri âpre et incessant de Job, aux suppliques véhémentes des psaumes, à la crise intérieure subtile qui parcourt l’âme du Qohélet, aux vigoureuses dénonciations prophétiques contre les injustices sociales. Par ailleurs, c’est sans circonstances atténuantes qu’est condamné le péché radical, qui apparaît dans toute sa puissance dévastatrice dès le début de l’humanité dans un texte fondamental de la Genèse (chapitre 3). En effet, le «mystère d’iniquité» est présent et agit dans l’histoire, mais il est dévoilé par la Parole de Dieu qui assure, dans le Christ, la victoire du bien sur le mal. Mais dans les Écritures, ce qui domine surtout est la figure du Christ qui débute son ministère public par une annonce d’espérance pour les derniers de la terre: «L’Esprit du Seigneur est sur moi, parce qu’il m’a consacré par l’onction, pour porter la bonne nouvelle aux pauvres. Il m’a envoyé annoncer aux captifs la délivrance, aux aveugles la vue, aux opprimés la liberté, et proclamer une année de grâce du Seigneur» (Lc 4, 18-19). Ses mains se posent à maintes reprises sur les chairs malades ou infectées, ses paroles proclament la justice, donnent courage aux malheureux, et accordent le pardon aux pécheurs. À la fin, lui-même s’approche du niveau le plus bas «se dépouillant lui-même» de sa gloire, «prenant la condition d’esclave, et devenant semblable aux hommes. S’étant comporté comme un homme, il s’humilia plus encore, obéissant jusqu’à la mort, et à la mort sur une croix!» (Ph 2, 7-8). Ainsi, il éprouve la peur de mourir («Père, s’il est possible, que cette coupe passe loin de moi!»), il fait l’expérience de la solitude par l’abandon et la trahison de ses amis, il pénètre dans l’obscurité de la plus cruelle douleur physique avec la crucifixion et parvient même jusqu’aux ténèbres du silence du Père («Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné?»), atteignant le gouffre ultime de tout homme, celui de la mort («poussant un grand cri, il rendit l’esprit»). C’est vraiment à lui que peut s’appliquer la définition qu’Isaïe réserve au Serviteur du Seigneur: «homme de douleur, familier de la souffrance» (Is 53,3). Et pourtant, même en ce moment extrême, il ne cesse d’être le Fils de Dieu: dans sa solidarité d’amour et par le sacrifice de lui-même, il dépose, dans la limite et dans le mal de l’humanité une semence de divinité, à savoir un principe de libération et de salut; par le don de soi qu’il nous fait, il éclaire par la rédemption la douleur et la mort qu’il a assumées et vécues, et nous ouvre, à nous aussi, l’aube de la résurrection. Le chrétien a, alors, la mission d’annoncer cette Parole divine d’espérance par son partage avec les pauvres et les souffrants, par le témoignage de sa foi dans le Royaume de vérité et de vie, de sainteté et de grâce, de justice, d’amour et de paix, par sa proximité amoureuse qui ne juge ni ne condamne mais qui soutient, illumine, conforte et pardonne, dans le sillage des paroles du Christ: «Venez à moi, vous tous qui peinez et ployez sous le fardeau, et moi je vous soulagerai» (Mt 11, 28).
14. Sur les chemins du monde, la Parole divine engendre pour nous chrétiens une rencontre intense avec le peuple juif auquel nous sommes intimement liés par la reconnaissance et l’amour communs des Écritures de l’Ancien Testament et parce que d’Israël «le Christ est issu selon la chair» (Rm 9, 5). Toutes les pages sacrées hébraïques éclairent le mystère de Dieu et de l’homme, révèlent des trésors de réflexion et de morale, tracent le long itinéraire de l’histoire du salut jusqu’à son plein accomplissement, illustrent avec vigueur l’incarnation de la parole divine dans les événements humains. Elles nous permettent de comprendre en plénitude la figure du Christ qui avait déclaré: «N’allez pas croire que je sois venu abolir la Loi ou les Prophètes: je ne suis pas venu abolir, mais accomplir» (Mt 5, 17), elles constituent des voies de dialogue avec le peuple de l’élection qui a reçu de Dieu «l’adoption filiale, la gloire, les alliances, la législation, le culte, les promesses» (Rm 9, 14), et nous permettent d’enrichir notre interprétation des Saintes Écritures avec les ressources fécondes de la tradition exégétique juive.«Béni mon peuple l’Égypte, et Assur l’œuvre de mes mains, et Israël mon héritage» (Is 19, 25). Le Seigneur déploie donc le manteau protecteur de sa bénédiction sur tous les peuples de la terre, désireux que «tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité» (1Tm 2, 4). Nous aussi chrétiens, au long des chemins du monde, nous sommes invités – sans tomber dans le syncrétisme qui confond et humilie l’identité spirituelle propre – à dialoguer respectueusement avec les hommes et les femmes des autres religions qui écoutent et pratiquent fidèlement les indications de leurs livres sacrés, à commencer par l’Islam qui, dans sa tradition, accueille d’innombrables figures, symboles et thèmes bibliques et qui nous offre le témoignage d’une foi sincère au Dieu unique, «compatissant et miséricordieux», Créateur de tout l’être et Juge de l’humanité. Le chrétien trouve, en outre, des affinités avec les grandes traditions religieuses de l’Orient qui nous enseignent, par leurs textes sacrés, le respect de la vie, la contemplation, le silence, la simplicité, le renoncement, par exemple dans le bouddhisme. Ou qui, comme l’hindouisme, exaltent le sens du sacré, le sacrifice, le pèlerinage, le jeûne, les symboles sacrés. Ou qui, comme le confucianisme, enseignent la sagesse et les valeurs familiales et sociales. Nous voulons également prêter notre attention cordiale aux religions traditionnelles avec leurs valeurs spirituelles exprimées dans des rites et dans les cultures orales et tisser avec elles un dialogue respectueux. Nous devons également travailler avec ceux qui ne croient pas en Dieu mais qui s’efforcent «d’accomplir la justice, d’aimer la bonté et de marcher humblement» (Mi 6, 8) en vue d’un monde plus juste et pacifié et offrir en dialogue notre témoignage authentique de la Parole de Dieu qui peut leur révéler des horizons nouveaux et élevés de vérité et d’amour.
15. Dans sa Lettre aux Artistes (1999), Jean Paul II rappelait que «la Sainte Écriture est devenue ainsi une sorte d’‛immense dictionnaire’ (P. Claudel) et d’‛atlas iconographique’ (M. Chagall), où la culture et l’art chrétien ont puisé» (n. 5). Goethe était persuadé que l’Évangile était la «langue maternelle de l’Europe». Comme on dit couramment aujourd’hui, la Bible est le «grand code» de la culture universelle: les artistes ont idéalement trempé leur pinceau dans cet alphabet coloré d’histoires, de symboles, de figures que sont les pages de la Bible; c’est autour des textes sacrés, et en particulier des psaumes, que les musiciens ont construit leurs harmonies; les écrivains ont, pendant des siècles, repris les antiques narrations qui devenaient des paraboles existentielles; les poètes se sont interrogés sur le mystère de l’esprit, sur l’infini, sur le mal, sur l’amour, sur la mort et sur la vie recueillant souvent les frémissements poétiques qui animaient les pages bibliques; les penseurs, les hommes de sciences et la société elle-même avaient fréquemment comme référence, même par opposition, les conceptions spirituelles et éthiques (que l’on pense par exemple au Décalogue) de la Parole de Dieu. Même lorsque la figure ou l’idée présente dans les Écritures était déformée, elle était reconnue comme indispensable et constitutive de notre civilisation.
C’est pourquoi la Bible – qui nous enseigne également la via pulchritudinis, c’est-à-dire le parcours de la beauté, pour comprendre et parvenir à Dieu («Chantez pour Dieu avec art!» nous invite le Ps 47, 8) – est nécessaire, non seulement au croyant mais à tous, afin de redécouvrir les significations authentiques des différentes expressions culturelles et surtout pour retrouver notre propre identité historique, civile, humaine et spirituelle. En elle, notre grandeur plonge ses racines, et grâce à elle, nous pouvons nous présenter avec un noble patrimoine aux autres civilisations et cultures, sans aucun complexe d’infériorité. La Bible devrait donc être connue de tous et étudiée sous cet extraordinaire profil de beauté et de fécondité humaine et culturelle.Toutefois, la Parole de Dieu – pour utiliser une image significative de saint Paul – «n’est pas enchaînée» (2 Tm 2, 9) à une culture; au contraire, elle aspire à passer les frontières et justement, l’Apôtre a été un artisan exceptionnel d’inculturation du message biblique dans de nouveaux contextes culturels. C’est ce que l’Église est appelée à faire aujourd’hui aussi, à travers un processus délicat mais nécessaire qui a reçu une forte impulsion du magistère du Pape Benoît XVI. Elle doit faire pénétrer la Parole de Dieu dans la pluralité des cultures et l’exprimer selon leurs langages, leurs conceptions, leurs symboles et leurs traditions religieuses. Elle doit cependant être toujours capable de conserver la véritable substance de ses contenus, surveillant et contrôlant les risques de dégénération. L’Église doit donc faire briller les valeurs que la Parole de Dieu offre aux autres cultures afin qu’elles en soient purifiées et fécondées. Comme l’avait déclaré Jean-Paul II à l’épiscopat du Kenya, lors de son voyage en Afrique en 1980, «l’inculturation sera réellement un reflet de l’incarnation du Verbe quand une culture transformée et régénérée par l’Évangile, produit dans sa propre tradition des expressions originales de vie, de célébration et de réflexion chrétiennes».

CONCLUSION
«Puis la voix du ciel, que j’avais entendue, me parla de nouveau: ‛Va prendre le petit livre ouvert dans la main de l’Ange debout sur la mer et sur la terre’. Je m’en fus alors prier l’Ange de me donner le petit livre; et lui me dit: ‛Tiens, mange-le; il te remplira les entrailles d’amertume, mais en ta bouche il aura la douceur du miel’. Je pris le petit livre de la main de l’Ange et l’avalai; dans ma bouche, il avait la douceur du miel, mais quand je l’eus mangé, il remplit mes entrailles d’amertume» (Ap 10, 8-11).Frères et sœurs du monde entier, accueillons, nous aussi, cette invitation; approchons-nous de la table de la Parole de Dieu, de manière à nous en nourrir et à vivre «non seulement de pain, mais […] de toute parole qui sort de la bouche de Dieu» (Dt 8, 3; Mt 4, 4). L’Écriture Sainte – comme l’affirmait une grande figure de la culture chrétienne – «a pourvu de passages pour consoler toutes les conditions, et pour intimider toutes les conditions» (B. Pascal, Pensées, n°532 édition de Brunschvicg).La Parole de Dieu, en effet, est «douce plus que le miel, que le suc des rayons» (Ps 19, 11), elle est «une lampe sur mes pas, ta parole, une lumière sur ma route» (Ps 119, 105) mais elle est aussi «comme un feu– oracle du Seigneur – N’est-elle pas comme un marteau qui fracasse le roc?» (Jr 23, 29). Elle est comme la pluie qui irrigue la terre, la rend féconde et la fait germer, faisant ainsi fleurir l’aridité de nos déserts spirituels (cf. Is 55, 10-11). Mais «vivante, en effet, est la Parole de Dieu, efficace et plus incisive qu’aucun glaive à deux tranchants, elle pénètre jusqu’au point de division de l’âme et de l’esprit, des articulations et des moelles, elle peut juger les sentiments et les pensées du cœur» (He 4, 12).
Notre regard se tourne avec affection vers tous ceux qui étudient, les catéchistes et les autres serviteurs de la Parole de Dieu afin de leur exprimer notre plus intense et cordiale gratitude pour leur service si précieux et si important. Nous nous tournons aussi vers nos frères et nos sœurs persécutés ou mis à mort à cause de la Parole de Dieu et du témoignage qu’ils rendent au Seigneur Jésus (cf. Ap 6, 9): témoins et martyrs qui nous racontent la «force de Dieu» (Rm 1, 16), origine de leur foi, de leur espérance et de leur amour pour Dieu et pour les hommes.
Faisons à présent silence afin d’écouter avec efficacité la Parole du Seigneur et conservons le silence après l’écoute afin que cette Parole puisse continuer à demeurer, à vivre et à nous parler. Faisons-la résonner au début de notre journée afin que Dieu ait le premier mot et laissons-la retentir en nous le soir afin que le dernier mot soit de Dieu.
Chers frères et sœurs, «vous saluent tous ceux qui sont avec nous. Saluez tous ceux qui nous aiment dans la foi. La grâce soit avec vous tous» (Tt 3, 15).

martedì 28 ottobre 2008

Sinodo III: Il messaggio di Bartolomeo I

Il testo integrale del discorso del patriarca ecumenico di Costantinopoli al sinodo dei vescovi della Chiesa cattolica, pronunciato nella Cappella Sistina sabato 18 ottobre 2008

di Bartolomeo I


Santità, Padri Sinodali, è al contempo motivo di disagio e di ispirazione essere cortesemente invitato da Vostra Santità a rivolgermi alla XII Assemblea Generale Ordinaria di questo ben augurante Sinodo dei Vescovi, storico incontro dei Vescovi della Chiesa Cattolica Romana da ogni parte del mondo, riuniti in un unico luogo per meditare su "la Parola di Dio" e deliberare sull'esperienza e sull'espressione di tale Parola "nella vita e nella missione della Chiesa". Il gentile invito di Vostra Santità alla nostra modesta persona è un gesto colmo di contenuto e di significato – abbiamo l'ardire di considerarlo come evento storico in se stesso. Si tratta della prima volta nella storia che ad un Patriarca Ecumenico è offerta l'opportunità di rivolgersi ad un Sinodo dei Vescovi della Chiesa Cattolica Romana, e così esser parte a così alto livello della vita di questa Chiesa sorella. Consideriamo questo come una manifestazione dello Spirito Santo che guida le nostre Chiese ad una relazione sempre più stretta e profonda fra noi, un passo importante per la restaurazione della nostra piena comunione. È ben noto come la Chiesa Ortodossa attribuisca al sistema sinodale un'importanza ecclesiologica fondamentale. Insieme con il primato, la sinodalità costituisce la spina dorsale del governo e dell'organizzazione della Chiesa. Come la nostra Commissione Internazionale Congiunta sul Dialogo Teologico fra le nostre Chiese lo ha espresso nel documento di Ravenna, tale interdipendenza fra sinodalità e primato percorre tutti i livelli della vita della Chiesa: locale, regionale ed universale. Avendo, pertanto, oggi il privilegio di rivolgerci al Vostro Sinodo, aumentano le nostre speranze che arriverà il giorno in cui le nostre due Chiese convergeranno pienamente sul ruolo del primato e della sinodalità nella vita della Chiesa, argomento al quale la nostra comune Commissione Teologica attualmente dedica il proprio studio. Il tema che affronta questo Sinodo episcopale è di significato cruciale non soltanto per la Chiesa Cattolica Romana, ma anche per tutti quelli che sono chiamati a dar testimonianza di Cristo nel nostro tempo. La missione e l'evangelizzazione restano un obbligo permanente della Chiesa in tutti i tempi ed in ogni luogo. Di più: esse sono parte della natura stessa della Chiesa, dato che essa è chiamata "Apostolica" sia nel senso della sua fedeltà all'insegnamento originale degli Apostoli, sia in quello di proclamare la Parola di Dio in ogni contesto culturale e in ogni tempo. La Chiesa ha bisogno, pertanto, di riscoprire la Parola di Dio in ogni generazione e porla a guida con rinnovato vigore e capacità persuasiva anche nel nostro mondo contemporaneo, il quale, nelle sue più intime profondità, ha sete del messaggio di Dio, messaggio di pace, speranza e carità. Questo compito di evangelizzare avrebbe potuto essere grandemente favorito e rafforzato, è ovvio, se tutti i cristiani fossero stati in grado di realizzarlo ad una sola voce e come Chiesa pienamente unita. Nella sua preghiera al Padre, poco prima della propria Passione, nostro Signore ha messo in chiaro che l'unità della Chiesa è inscindibilmente correlata con la sua missione "affinché il mondo creda" (Giovanni 17, 21). È pertanto quanto mai appropriato che questo Sinodo abbia aperto le proprie porte ai delegati ecumenici fraterni, così che tutti diventiamo coscienti del nostro comune dovere dell'evangelizzazione, come pure delle difficoltà e dei problemi della sua realizzazione nel mondo odierno. Questo Sinodo, indubbiamente, si è dedicato a studiate il soggetto "Parola di Dio" in profondità ed in tutti i suoi aspetti, sia teologici che pratici e pastorali. Nel nostro umile intervento di fronte a voi ci limiteremo a condividere con voi alcuni pensieri sul tema della vostra assemblea, deducendoli dal modo in cui la tradizione ortodossa lo ha affrontato attraverso i secoli e, in particolare, nell'insegnamento patristico greco. Più concretamente, vorremmo concentrarci su tre aspetti dell'argomento, e precisamente: sull'ascoltare e proclamare la Parola di Dio attraverso le Sacre Scritture; sul vedere la Parola di Dio nella natura e, soprattutto, nella bellezza delle icone; e, da ultimo, sul toccare e condividere la Parola di Dio nella comunione dei Santi e nella vita sacramentale della Chiesa. Infatti, noi riteniamo che questi aspetti siano cruciali nella vita e nella missione della Chiesa. Nel far questo, cercheremo di attingere alla ricca tradizione patristica, che risale all'inizio del terzo secolo ed espone una dottrina dei cinque sensi spirituali, dato che ascoltare la Parola di Dio, scrutarla e toccarla sono tutte vie spirituali per percepire l'unico mistero divino. Basandosi su Proverbi 2, 5 circa "la facoltà divina di percezione (áisthesis)", Origene di Alessandria afferma: "Tale senso si snoda come vista per contemplare le forme immateriali, ascolto per discernere le voci, gusto per assaporare il pane vivo, profumo per la dolce fragranza spirituale, e tatto per maneggiare la Parola di Dio, che è afferrata mediante ogni facoltà dell'anima". Questi sensi spirituali vengono in vario modo descritti come "i cinque sensi dell'anima", come "divine" o "intime facoltà", e addirittura come "facoltà del cuore" o della "mente". Questa dottrina ha ispirato la teologia dei Cappadoci (specialmente di Basilio Magno e Gregorio di Nissa), come quella dei Padri del Deserto (in modo speciale di Evagrio Pontico e Macario il Grande). 1. Udire e proclamare la Parola attraverso le Scritture In ogni celebrazione della Divina Liturgia di san Giovanni Crisostomo, il celebrante che presiede l'Eucaristia implora affinché "siamo resi degni di ascoltare il Santo Vangelo", poiché "ascoltare, vedere, toccare con le nostre mani il Verbo della vita" (cfr. 1 Giovanni 1, 1) non è prima e anzitutto nostro diritto nativo e fontale come esseri umani; è piuttosto nostro privilegio e dono come figli del Dio vivente. La Chiesa cristiana è, al di sopra di tutto, una Chiesa scritturistica. Anche se i metodi interpretativi possono aver variato da Padre della Chiesa a Padre della Chiesa, da "scuola" a "scuola", e dall'est all'ovest, tuttavia la Scrittura è sempre stata recepita come una realtà viva e non come un libro morto. Nel contesto di una fede viva, pertanto, la Scrittura è la testimonianza vivente di una storia vissuta circa il rapporto di un Dio vivo con un popolo vivo. La Parola "che ha parlato mediante i Profeti" (Credo Niceno-Costantinopolitano), ha parlato per essere udita e produrre effetto, è primariamente una comunicazione orale e diretta rivolta a destinatari umani. Il testo scritturistico è perciò derivato e secondario, poiché il testo scritturistico serve sempre la parola parlata; non viene trasmesso meccanicamente, ma comunicato di generazione in generazione come una parola vivente. Mediante il Profeta Isaia, il Signore promette: "Come la pioggia e la neve scendono dal cielo per irrigare la terra... così sarà della parola uscita dalla mia bocca: non ritornerà a me senza effetto, senza aver compiuto ciò per cui l'ho mandata" (cfr. 55, 10-11). Di più: come spiega san Giovanni Crisostomo, la Parola divina manifesta profonda condiscendenza (sunkatábasis) per la diversità personale e per i contesti culturali di quanti l'odono e la ricevono. L'adattamento della Parola divina alla specifica disponibilità personale ed al contesto culturale particolare definisce la dimensione missionaria della Chiesa, chiamata a trasformare il mondo attraverso la Parola. Nel silenzio o nella proclamazione, nella preghiera o nell'azione, la Parola divina si rivolge al mondo intero, "ammaestrando tutte le nazioni" (Matteo 28, 19) senza alcun privilegio o pregiudizio nei confronti della razza, della cultura, del sesso o della classe. Quando obbediamo a questo divino comando, siamo rassicurati: "Ecco, io sono con voi tutti i giorni" (Matteo 28, 20). Siamo chiamati ad annunciare la Parola divina in tutte le lingue "facendoci tutto a tutti, per salvare ad ogni costo qualcuno" (cfr. 1 Corinzi 9, 22). Quali discepoli della Parola di Dio, dunque è oggi più doveroso che mai che noi offriamo una prospettiva unica – al di là del sociale, del politico o dell'economico – circa la necessità di sradicare la povertà, di offrire equilibrio in un mondo globalizzato, di combattere il fondamentalismo o il razzismo, di sviluppare la tolleranza religiosa in un mondo di conflitti. Nel dar risposta alle necessità dei poveri del mondo, a quanti sono vulnerabili ed emarginati, la Chiesa può dimostrarsi un baluardo che definisce lo spazio e il carattere della comunità globale. Se da un lato il linguaggio teologico della religione e della spiritualità differisce dal vocabolario tecnico dell'economia e della politica, dall'altro le barriere che di primo acchito sembrano separare le preoccupazioni religiose (come, ad esempio, il peccato, la salvezza e la spiritualità) dagli interessi pratici (quali la contrattazione, lo scambio di merci e la politica) non sono impenetrabili, e crollano di fronte alle molteplici sfide della giustizia sociale e della globalizzazione. Sia che si tratti di ambiente o di pace, di povertà o di fame, di educazione o di sanità, vi è oggi un accresciuto senso del comune coinvolgimento e della comune responsabilità, che viene percepita in maniera particolarmente acuta dalle persone di fede, ma anche da quanti hanno una prospettiva manifestamente secolare. Il nostro impegno in simili ambiti ovviamente non minaccia in alcuna maniera né abolisce le differenze fra le diverse discipline né le discordanze nei confronti di quanti guardano al mondo in modi differenti. E tuttavia i segni crescenti di un comune impegno per il benessere dell'umanità e della vita del mondo sono incoraggianti. è un incontro tra singoli ed istituzioni che promette bene per il mondo. Ed è un impegno che pone in risalto la suprema vocazione e missione dei discepoli e di quanti aderiscono alla Parola di Dio per trascendere le differenze politiche o religiose, al fine di trasformare l'intero mondo visibile a gloria dell'invisibile Dio. 2. Vedere la Parola di Dio. La bellezza delle icone e della natura In nessun altro luogo l'invisibile viene reso piu visibile che nella bellezza dell'iconografia e nella meraviglia del creato. Nelle parole di quel campione delle sacre immagini che fu san Giovanni Damasceno: "Quale creatore del cielo e della terra, Dio Verbo fu Lui stesso a dipingere e a raffigurare icone". Ogni tratto del pennello dell'iconografo – al pari di ogni parola di una definizione teologica, di ogni nota musicale cantata nella salmodia e di ogni pietra scolpita in una piccola cappella o in una magnifica cattedrale – articola il Verbo divino nella creazione, la quale rende lode a Dio in ogni essere vivente ed in ogni vivente realtà (cfr. Salmi 150, 6). Nell'affermare la liceità delle sacre immagini, il settimo Concilio Ecumenico di Nicea non si preoccupò dell'arte religiosa; era la continuazione e la conferma di definizioni precedenti riguardanti la pienezza dell'umanità del Verbo di Dio. Le icone sono un ricordo visibile della nostra vocazione celeste; sono un invito ad innalzarci al di sopra delle nostre preoccupazioni meschine e dei servili modi riduttivi del mondo. Ci incoraggiano a ricercare lo straordinario proprio nell'ordinario, ad essere ripieni della medesima meraviglia che caratterizzò il divino stupore nella Genesi: "Dio vide quanto aveva fatto, ed ecco, era cosa molto buona" (Genesi 1, 30-31). La parola greca (dei LXX) per "bontà", è "kállos", che implica – etimologicamente e simbolicamente – un senso di "chiamare". Le icone sottolineano che la missione fondamentale della Chiesa è di riconoscere che ogni persona ed ogni cosa sono create e chiamate ad essere "buone" e "belle". Certamente le icone ci ricordano un altro modo di vedere le cose, un'altra maniera di far esperienza della realtà, un altro modo di risolvere i conflitti. Siamo chiamati ad assumere ciò che l'innologia della domenica di Pasqua chiama "un altro modo di vivere". Ci siamo infatti comportati in maniera arrogante e sconsiderata verso la creazione naturale. Ci siamo rifiutati di obbedire alla Parola di Dio negli oceani del pianeta, negli alberi dei continenti, e negli animali della terra. Abbiamo rinnegato la nostra stessa natura, che ci invita a chinarci sufficientemente in basso per udire la Parola di Dio nella creazione, se vogliamo "divenire partecipi della natura divina" (2 Pietro 1, 4). Come possiamo ignorare le piu vaste implicazioni del Verbo divino che ha assunto la carne? Perché non siamo in grado di percepire la natura creata quale estensione del corpo di Cristo? I teologi dell'Oriente cristiano hanno sempre sottolineato le proporzioni cosmiche dell'incarnazione divina. Il Verbo incarnato è intrinseco alla creazione, che è venuta all'esistenza attraverso un divino pronunciamento. San Massimo il Confessore insiste sulla presenza della Parola divina in ogni cosa (cfr. Colossesi 3, 11); il Logos divino è al centro del mondo, rivelando in modo misterioso il suo originale principio e ultimo scopo (cfr. 1 Pietro 1, 20). Tale mistero viene descritto da sant'Atanasio di Alessandria: "Come Verbo – scrive – Egli non è contenuto da nulla e, tuttavia, contiene tutto. È in tutto e, tuttavia, al di fuori di tutto... il Primogenito del mondo intero in ogni suo aspetto". L'intero mondo è un prologo al Vangelo di Giovanni e quando la Chiesa è incapace di riconoscere le dimensioni piu ampie, cosmiche della Parola di Dio, restringendo le proprie preoccupazioni ad argomenti puramente spirituali, trascura la propria missione di implorare Dio per la trasformazione – sempre e dovunque, "in ogni luogo del dominio del Signore – dell'intero cosmo inquinato. Non è da meravigliarsi, quindi, che nella domenica di Pasqua, quando la celebrazione pasquale raggiunge il suo culmine, i cristiani ortodossi cantino: "Ora tutto è riempito di luce divina: cielo e terra, ed ogni cosa sotto terra. Si rallegri, pertanto, l'intera creazione". Ogni genuina "ecologia profonda" è pertanto collegata intrinsecamente con la teologia profonda: "Anche una pietra – scrive Basilio Magno – reca in sé il marchio della Parola di Dio. Ciò vale per una formica, un'ape ed una mosca, le più piccole fra le creature. Perché Egli apre gli ampi cieli e stese l'immenso mare, ed Egli creò la piccola custodia del pungiglione dell'ape". Ricordare la nostra piccolezza nell'ampia e splendida creazione di Dio sottolinea semplicemente il nostro ruolo centrale nel piano di Dio per la salvezza del mondo intero. 3. Toccare e condividere la Parola di Dio. La comunione dei Santi e i Sacramenti della vita. La Parola di Dio costantemente "esce fuori di Se stessa in estasi" (Dionigi Aeropagita), cercando in maniera appassionata di "dimorare in noi" (Giovanni 1, 14), perché il mondo abbia la vita in abbondanza (Giovanni 10, 10). La compassionevole misericordia di Dio viene riversata e condivisa "affinché vengano moltiplicati gli oggetti della Sua beneficenza" (Gregorio il Teologo). Dio assume tutto ciò che è nostro "essendo provato in ogni cosa, come noi, eccetto il peccato" (Ebrei 4, 15), al fine di offrirci ogni cosa che è di Dio e renderci dei per grazia. "Da ricco che era, si è fatto povero, perché noi diventassimo ricchi" (2 Corinzi 8, 9), scrive l'apostolo Paolo, al quale questo anno è giustamente dedicato. Questo è il Verbo di Dio: a Lui siano rese grazie e gloria. La parola di Dio riceve la sua piena incorporazione nella creazione e, soprattutto, nel sacramento della Santissima Eucaristia. è qui che il Verbo diviene carne e ci permette non soltanto di udirlo o vederlo, ma di toccarlo con le nostre stesse mani, come dichiara san Giovanni (1 Giovanni 1, 1) e di farlo parte del nostro stesso corpo e sangue (sússomoi kai súnaimoi), secondo le parole di san Giovanni Crisostomo. Nella Santa Eucaristia la Parola ascoltata è al tempo stesso veduta e condivisa (koinonía). Non è un caso accidentale che nei primi documenti eucaristici, come ad esempio l'Apocalisse e la Didaché, l'Eucaristia fosse associata con la profezia, e i Vescovi che la presiedevano fossero visti come successori dei profeti (ad esempio, nel Martirio di Policarpo). Già da san Paolo l'Eucaristia (1 Corinzi 11) veniva descritta come "proclamazione" della morte di Cristo e della sua Seconda Venuta. E poiché lo scopo della Scrittura è essenzialmente la proclamazione del Regno e l'annuncio delle realtà escatologiche, l'Eucaristia è un pregustamento del Regno, e in questo senso è la proclamazione del Verbo per eccellenza. Nell'Eucaristia, Parola e Sacramento divengono un'unica realtà. La parola cessa di essere "parole" e diviene una Persona, che incarna in se stessa tutti gli esseri umani e l'intera creazione. Dentro la vita della Chiesa, l'indicibile svuotamento di sé (kénosis) e la generosa condivisione (koinonía) del Logos divino sono riflessi nelle vite dei Santi quale esperienza tangibile ed espressione umana della Parola di Dio nella nostra comunitr. Cose, la Parola di Dio diviene Corpo di Cristo, crocifisso e glorificato allo stesso tempo. Ne risulta che i Santi hanno una relazione organica con il cielo e la terra, con Dio e l'intera creazione. Nel combattimento ascetico, il Santo riconcilia la Parola con il mondo. Attraverso il pentimento e la purificazione, il Santo viene riempito – come insiste Abba Isacco il Siro – di compassione per tutte le creature, cosa che è la suprema umiltà e perfezione. Questa è la ragione per cui il Santo ama con ardore e ampiezza non condizionati ed irresistibili. Nei Santi conosciamo la Parola stessa di Dio, dato che – come afferma san Gregorio Palamas – "Dio e i suoi Santi condividono la medesima gloria e splendore". Nella presenza gentile di un Santo apprendiamo come teologia e azione coincidano; nell'amore compassionevole del Santo, sperimentiamo Dio come "Padre nostro" e la sua misericordia è "ferma ed eterna" (cfr. Salmi 135, LXX). Il Santo è consumato dal fuoco dell'amore di Dio: questa è la ragione per cui egli distribuisce grazia e non può tollerare la minima manipolazione o sfruttamento sia nella società che nella natura. Il Santo fa semplicemente ciò che è "appropriato e giusto" (Divina Liturgia di san Giovanni Crisostomo), sempre dignificando l'umanità e onorando la creazione. "Le sue parole hanno la forza delle azioni ed il suo silenzio la potenza di un discorso" (sant'Ignazio di Antiochia). Entro la comunione dei Santi, ciascuno di noi è chiamato a "diventare come fuoco" (Detti dei Padri del Deserto), a toccare il mondo con la mistica forza della Parola di Dio, cose che – quale esteso corpo di Cristo – anche il mondo possa dire: "Qualcuno mi ha toccato" (cfr. Matteo 9, 20). Il male viene sradicato soltanto dalla santitò, non dalla durezza; la santità introduce nella società un seme che guarisce e trasforma. Arricchiti della vita sacramentale e della preghiera pura, siamo in grado di entrare nel mistero piu recondito della Parola di Dio. Avviene come per le placche tettoniche della crosta terrestre: gli strati piu profondi devono spostarsi solo di pochi millimetri per scuotere la superficie del mondo. E tuttavia, perché tale rivoluzione spirituale avvenga, dobbiamo fare esperienza della metánoia radicale – una conversione dei comportamenti, delle abitudini e della prassi – nei confronti dei modi con i quali abbiamo travisato o mal usato la Parola di Dio, i doni di Dio e la creazione di Dio. Una simile conversione è, ovviamente, impossibile senza la grazia divina; non la si può raggiungere semplicemente attraverso sforzi piu grandi o forza di volontà umana. "Per i mortali è impossibile, ma per Dio ogni cosa è possibile" (Matteo 19, 26). Il mutamento spirituale avviene quando i nostri corpi ed anime sono innestati sulla vivente Parola di Dio, quando le nostre cellule contengono lo scorrere del sangue vivificante che proviene dai Sacramenti; quando siamo aperti a condividere ogni cosa con ogni persona. Come ci ricorda san Giovanni Crisostomo, il sacramento del "nostro prossimo" non può essere isolato dal sacramento "dell'altare". Purtroppo, abbiamo ignorato la vocazione a condividere e il dovere che ne consegue. L'ingiustizia sociale e l'ineguaglianza, la povertà globale e la guerra, l'inquinamento e il degrado ecologico derivano dalla nostra incapacità o non volontà di condividere. Se affermiamo di possedere il Sacramento dell'altare, non possiamo soprassedere o dimenticare il sacramento del prossimo, condizione fondamentale per realizzare la Parola di Dio nel mondo, entro la vita e la missione della Chiesa. Carissimi Fratelli in Cristo, abbiamo esplorato l'insegnamento patristico dei sensi spirituali, percependo la potenza dell'ascoltare e del pronunciare la Parola di Dio nella Scrittura, del vedere la Parola di Dio nelle icone e nella natura, come pure del toccare e condividere la Parola di Dio nei Santi e nei Sacramenti. Orbene, per rimanere fedeli alla vita e alla missione della Chiesa, dobbiamo essere personalmente cambiati da questa Parola. La Chiesa deve apparire quale madre, sostenuta e nutrita attraverso il cibo che essa mangia. Tutto ciò che non è cibo e non nutre chiunque altro, non può sostenere neppure noi. Quando il mondo non condivide la gioia della Risurrezione di Cristo, ciò diventa un atto d'accusa nei confronti della nostra stessa integrità e del nostro impegno verso la vivente Parola di Dio. Prima della celebrazione di ogni Divina Liturgia, i cristiani ortodossi pregano che tale Parola sia "spezzata e consumata, distribuita e condivisa" in comunione. E noi "sappiamo che siamo passati dalla morte alla vita, perché amiamo i nostri fratelli" e sorelle (1 Giovanni, 3, 14). La sfida che sta di fronte a noi è il discernimento della Parola di Dio nei confronti del male, la trasfigurazione di ogni più piccolo dettaglio e frammento di questo mondo alla luce della Risurrezione. La vittoria è già presente nelle profondità della Chiesa, ogni volta che sperimentiamo la grazia della riconciliazione e della comunione. Mentre combattiamo la nostra battaglia – in noi stessi e nel mondo – per riconoscere la potenza della Croce, cominciamo ad apprezzare come ogni atto di giustizia, ogni sprazzo di bellezza, ogni parola di verità possano gradualmente raschiar via la crosta del male. Tuttavia, al di là dei nostri fragili sforzi, abbiamo la rassicurazione dello Spirito, che "ci sostiene nelle nostre debolezze" (Romani 8, 26) ed è al nostro fianco come avvocato e "consolatore" (Giovanni 14, 6), penetrando tutte le cose e "trasformandoci – come dice san Simeone il Nuovo Teologo – in ogni cosa che la Parola di Dio afferma circa il Regno di Dio: perla, chicco di senape, lievito, acqua, fuoco, pane, vita e mistica camera delle nozze". Tale è la potenza e la grazia dello Spirito Santo che noi invochiamo, mentre concludiamo il nostro intervento, estendendo a Vostra Santità la nostra gratitudine e a ciascuno di voi qui presenti la nostra benedizione:
Re del cielo, Consolatore, Spirito di verità, Presente ovunque per riempire ogni cosa; Tesoro di bontà e datore di vita: Vieni e dimora in noi. Purificaci da ogni impurità; Salva le nostre anime.


Sinodo II: L'ascolto

Oggi emerge sempre di più l’esigenza “di un ascolto più intimo di Dio, di una conoscenza più vera della sua parola di salvezza”: è quanto ha detto ieri Benedetto XVI nella Basilica di San Pietro durante la Messa celebrata a conclusione del Sinodo dei Vescovi sulla Parola di Dio. Ma quale bilancio si può fare di questa Assemblea sinodale? Ascoltiamo il teologo gesuita padre Marko Ivan Rupnik, che ha partecipato ai lavori in qualità di esperto. L’intervista è di Sergio Centofanti. (www.vatican.va) Nell'immagine, la Bibbia in 40 tavole, particolare, MLA.

R. - E’ stato un evento grande ed importante per la Chiesa, intanto perché il Sinodo ha fatto vedere una grande intesa tra i vescovi, tra i Padri sinodali, sulle questioni fondamentali relative alla Parola di Dio. Poi è emerso che la “Dei Verbum” del Concilio Vaticano II è veramente entrata nella vita della Chiesa. Questo documento ha cambiato tante cose nel senso che ha contribuito a dare una grande vitalità alla Chiesa. Altro tema importante è stata la richiesta di un equilibrio nell’esegesi, l’esigenza di non vivere una specie di dualismo tra un’esegesi accademica e scientifica e un’esegesi spirituale: al Sinodo è stato chiesto di evitare il rischio di questo dualismo che alterna un’esegesi razionalista e un’esegesi impregnata di fideismo astratto. Ecco, questo mi sembra sia stato un altro elemento estremamente importante che è stato totalmente accolto come un dato di fatto dai Padri sinodali.


D. – La Parola di Dio, è stato detto, è più di uno scritto, è una Persona, è Cristo stesso. Il cristianesimo non si può dire religione del Libro ma della Parola vivente di Dio…


R. – Assolutamente. Ricordo che una volta ho chiesto ai miei studenti, prendendo la Bibbia, quale fosse la cosa più importante del libro che tenevo in mano. Mi hanno dato tante risposte. “Guardate – ho risposto - è molto semplice: è il dorso di questo libro. La Bibbia è fatta di tanti libri e c’è questo dorso che unisce tutti questi libri in un libro unico e questo dorso è Cristo”. Io penso che questo è fondamentale perché questo ci impedisce di scivolare negli astrattismi e nella sola prassi che diventa un moralismo ideologico. No, la Parola ci unisce ad una Persona che è il nostro Salvatore. Allora si tratta di una relazione interpersonale: quando ci si accosta la Bibbia, ci si accosta ad una Persona vivente e, come dice Origene nel commento al Cantico dei Cantici, non bisogna accostarsi con violenza ma con quell’amore che caratterizza il rapporto tra l’amata e l’amato nel Cantico dei Cantici, perché una persona si rivela e ti parla quando si sente amata. Perciò agli umili si aprono i misteri della sapienza del Verbo, mentre ai superbi Dio resiste.


D. – Il Papa invita a rilanciare la Lectio divina, la lettura orante e meditata della Sacra Scrittura. Un credente come può affrontare, in modo fruttuoso, la lettura della Parola di Dio?


R. – Ci sono tante vie, però per poter meditare, per poter “nuotare” nella Parola di Dio, bisogna “mangiarla” tanto, per usare le parole del profeta, bisogna “mangiare” il libro. Se noi conosciamo appena tre brani qua e là nella Bibbia è difficile meditare. E poi non va dimenticato, neanche per un istante, che il passaggio dalla Parola alla carne, cioè alla vita, alla visibilità della Parola, alla concretezza storica della Parola, l’artefice principale è lo Spirito Santo. Dunque, non esiste nessuna attuazione, nessuna realizzazione della Parola nella storia, come nessuna comprensione della Parola, senza lo Spirito Santo, altrimenti si può prendere la Parola come un testo di qualsiasi programma ideologico e poi ci sforziamo di metterlo in pratica. Allora, che differenza c’è tra la Parola ed un’altra cosa?


D. – Il Papa esorta a curare molto il silenzio perché “Dio parla attraverso il silenzio”, come “una brezza leggera”. “Le nostre parole - dice il Papa - non coprano la voce di Dio”…


R. – Oggi il silenzio è una questione praticamente assente. Io mi ricordo che una volta hanno chiesto al regista russo Andrej Tarkovskij che cosa consigliasse, lui, ai giovani d’Europa e lui ha detto: “Che imparino il silenzio!”. Cioè, la voce di Dio è la più silenziosa perché è la più mite, la meno violenta, e se noi viviamo nel frastuono continuo del mondo, è chiaro che non capiremo mai qual è la Parola di Dio e correremo dietro a tante cose battezzandole come di Dio ma non sono di Dio. Invece, il monaco, come anche tante mamme, tante nonne, tante persone semplici che sono messe nella situazione del silenzio, ci possono dare una mano e in comunione con loro, impariamo anche noi ad ascoltare il cuore: impariamo la sera, prima di andare a letto, a chiudere tutto, a spegnere tutto, restando un attimo nel totale silenzio della stanza, per ascoltare il cuore. Impariamo così, pian piano, a scendere, scendere oltre questi strati di suoni, rumori, dolori, paure, per arrivare al silenzio.

Sinodo: Anche l'occhio vuole la sua parte

Alla ricerca del simbolo perduto. L'analfabetismo biblico contemporaneo (articolo tratto dall' Osservatore Romano 12 ottobre 2008)
Nell'immagine La Bibbia in 40 tavole, particolare, MLA.


di Timothy Verdon

Mentre il sinodo dei vescovi medita la Parola di Dio nella vita e nella missione della Chiesa, può essere utile riflettere su ciò che si potrebbe chiamare "l'analfabetismo biblico contemporaneo", sulla perdita pressoché totale degli istinti e delle tecniche, cioè, che nei secoli hanno plasmato il modo cristiano di accostarsi alla sacra pagina.

Per rendersi conto della gravità di questa situazione, basta considerare i libri miniati prodotti nei monasteri medievali per l'uso liturgico. Il fruitore moderno che viene a contatto con simili tesori nell'ambito di una mostra o di un testo di storia dell'arte, forse non capisce neanche la distanza che oggi ci separa dal mondo che li ha plasmati: tra la nostra esperienza "libraria" e quella medievale ci sono infatti differenze così basilari che rischiamo di non avvertirle. Nell'era di internet, già il concetto di "libro" comincia a sfuggirci, e alla luce di moderni studi biblici e liturgici l'idea tradizionale di un "libro sacro" similmente ha un peso diverso che in passato. In pratica, oggi è quasi impossibile concepire l'autorità sacrale che un testo biblico o liturgico aveva nel medioevo.

Lo stesso vale per le miniature che adornano il testo. Il nostro tempo, saturo d'immagini brillantemente colorate nelle riviste, sui giornali, in televisione – foto istantanee, riprese in diretta, immagini fabbricate dal computer – non riesce a cogliere la sorpresa, la deliziosa freschezza di miniature dalle tinte limpide, splendenti d'oro tra fitte colonne di scrittura in un codice. Né abbiamo modo di ripristinare il rapporto intellettuale e affettivo sussistente tra l'immagine fissa e un testo antico, conosciuto, amato, creduto.

Eppure per più di mille anni di storia europea il contesto tipico dei libri era precisamente quello di una fede intensamente vissuta, profondamente meditata, e nutrita da testi così antichi da sembrare "eterni": testi che collocavano il lettore sul confine tra la propria situazione e realtà universali, il contesto liminale che possiamo definire semplicemente con il termine "preghiera". I libri liturgici servivano infatti alla preghiera comunitaria, e le Bibbie alla "lectio divina", che a sua volta era nutrita e in qualche modo plasmata dalla liturgia e dalla devozione.

Per liturgia intendiamo qui l'intero complesso di riti ecclesiastici, con – al suo centro – la liturgia eucaristica o messa. I testi della messa, che variano secondo la festività o periodo dell'anno, effettivamente obbligano a una sorta di "lectio divina" comunitaria, a una duttilità, nell'interpretazione dell'evento o personaggio celebrato, che dobbiamo chiamare contemplativa. Ogni cosa viene continuamente riportata al mistico centro della fede cristiana, il sacrificio di se stesso che Cristo compì morendo in croce, e alla vita nuova della sua risurrezione. Perfino la notte di Natale i testi della messa obbligano a collegare la gioia di una nascita con il fatto drammatico della morte in croce; il corpicciolo nella mangiatoia, il corpo dell'uomo adulto crocifisso, il "Corpus Christi" realmente presente nel pane eucaristico e il "Corpo Mistico" costituito dalla comunità raccolta in preghiera diventano una sola cosa. Ecco perché nell'affresco della basilica di Assisi raffigurante san Francesco che pone il Bambino nella mangiatoia del presepe di Greccio, questa viene collocata sotto una grande croce e accanto all'altare.

Si tratta di un modo di vedere – e comprendere – i rapporti di causalità tra eventi storici, metastorici e soprannaturali, diverso dal nostro: un modo di vedere – e comprendere – che influiva sul modo di leggere e quindi anche d'immaginare e di raffigurare i contenuti dei testi.

Prendiamo l'esempio dell'illustrazione riprodotta sopra: una splendida iniziale dipinta nel trecentesco breviario della biblioteca civica Queriniana di Brescia; è il "B" della prima parola del salmo 1 nel latino della Vulgata: "Beatus vir qui non abiit in consilio impiorum", beato l'uomo che non sta con i peccatori. I padri della Chiesa leggevano questo inizio del salmo in riferimento a Cristo, e così il miniaturista dell'iniziale "B" usa gli spazi aperti nella "B" per evocare l'intera vita di Cristo, con scene dell'annunciazione, della natività, della crocifissione e della sepoltura. Situando le parole "Beatus vir" nell'iniziale e nel bordo sotto queste scene, l'anonimo artista associa la "beatitudine" del rapporto umano con Dio – il tema del salmo – con Gesù il Cristo.

Lo stile antico di lettura aveva inoltre una dimensione parabolica che, nell'odierna epoca di studi biblici "scientifici", rischiamo di perdere. L'antifona del "Benedictus" per le lodi della solennità dell'Epifania, ad esempio, collega in modo straordinariamente suggestivo i tre eventi biblici che, nella loro sequenza cronologica, insieme costituiscono la prima manifestazione di Cristo al mondo: l'arrivo dei Magi portando doni al neonato Gesù (Matteo 2, 1-12); il battesimo di Gesù trentenne nel fiume Giordano (Matteo 3, 13-17; Marco 1, 9-11; Luca 3, 21-22); e la mutazione dell'acqua in vino alle nozze di Cana (Giovanni 2, 1-12). Ma l'anonimo autore dell'antifona inverte l'ordine cronologico e sovrappone le nozze al battesimo, dicendo: "Oggi lo Sposo celeste si unisce alla sua Chiesa che Cristo lava dal peccato nel Giordano". Avendo in questo modo evocato il matrimonio di Dio con il suo popolo promesso dai profeti, nonché l'obbligo dello "sposo" di purificare la sua "sposa", lavandola (cfr. Efesini, 5, 25-27), l'autore inserisce poi i Magi, facendoli arrivare con i doni come invitati alla festa nuziale, i cui commensali verranno infine rallegrati dall'acqua mutata in vino del primo miracolo di Cristo, avvenuto a Cana: "Hodie caelesti Sponso juncta est Ecclesia, quoniam in Iordane lavit eius crimina: currunt cum munere Magi ad regales nuptias, et ex acqua facto vino laetantur conviviae, alleluia!". Che tradotto dice: "Oggi al celeste Sposo s’è congiunta la Chiesa, poiché nel Giordano egli ha lavato i suoi peccati. Accorrono i Magi con doni alle nozze regali e s’allietano i convitati dell’acqua mutata in vino. Alleluia!".

Sono la prima parola dell'antifona e l'ultima a spiegare questo stile di lettura: "hodie" e "alleluia!". Qui i testi neotestamentari sono stati interpretati alla luce della liturgia, e nella liturgia cambia il senso del tempo, così che eventi passati e perfino tra loro sequenziali vengono vissuti in maniera estatica nell'unico "oggi" di Dio, con l'effetto di trasformare impossibili sovrapposizioni storiche in misteri compresenti e interpenetranti. Ogni evento getta luce su ogni altro evento, nell'unico progetto del Padre rivelato dalla vita-morte-risurrezione di Cristo: ecco la "forma mentis" che sottostà a innumerevoli immagini cristiane, dalle catacombe al XXI secolo.

Sia l'iniziale miniata che l'antifona dell'Epifania sono poi frutti dell'immaginazione monastica, e questa origine è di fondamentale importanza. Il monachesimo è in sé un'opera d'arte: rende visibile e tangibile un'intensità particolare della vita cristiana, perché il monaco vuole essere, come Cristo, icona o immagine della bellezza di Dio; e il monastero è quel luogo in cui, con l'aiuto di confratelli che condividono la stessa visone interiore, l'opera può essere tranquillamente perfezionata, in una sorta di laboratorio dell'anima.

La più diffusa formulazione occidentale della vita monastica, la "Regula monachorum" di san Benedetto da Norcia, invoca esplicitamente questa analogia quando paragona il monastero alla bottega di un artigiano, caratterizzando l'intera vita dei monaci come un processo creativo (Regula 4, 75-78). Questa affermazione fa eco poi a una tradizione più antica, che immaginava la vita di ogni credente impreziosita "con l'oro delle buone opere e con i mosaici della fede perseverante". Ciò che differenzia i monaci dagli altri cristiani, almeno nel pensiero di san Benedetto, è la misura dell'impegno: i monaci investono la totalità delle loro energie umane nel progetto spirituale, avendo per "attrezzi" i precetti morali della vita cristiana, "instrumenta artis spiritalis" (Regula 4, 75).

Anche se il senso di queste frasi è chiaramente metaforico, non stupisce che la metafora si sia trasformata in realtà e che i monasteri siano diventati centri propulsori delle arti, come del resto san Benedetto s'aspettava (cfr. capitolo 57 della regola, su "Gli artigiani nel monastero"). Un clima di creatività in un settore dell'esperienza suscita analoga creatività in altri settori, e inoltre la vita monastica favorisce la produzione dell'arte sacra perché, escludendo distrazioni profane, permette all'artista di immergersi nelle Scritture e nelle azioni sacramentali che danno colore e forma alla sua fede, garantendogli inoltre un "pubblico" devoto e preparato.

Nella storia del cristianesimo, i frutti culturali del monachesimo non sono stati poi limitati ai monaci, dal momento che il silenzio e la vita ritirata dei monasteri, invece di allontanare la massa dei fedeli, l'hanno attirata, e la storia monastica conferma il fascino che i monaci hanno sempre suscitato in larghe fasce della società. Molto prima che Alcuino insegnasse o Anselmo scrivesse, i cittadini di Alessandria d'Egitto si inoltravano nel deserto per ascoltare sant'Antonio abate e i romani portavano i loro figli da san Benedetto. Anche quando l'età dell'oro della cultura monastica incominciò ad attenuarsi, a partire dal XIII-XIV secolo, l'ideale di una solitudine colma di preghiera sarebbe rimasta come paradigma per gli ordini religiosi attivi del tardo medioevo e per i laici a cui essi predicavano.

Non si esagera affermando che le conquiste formali dei monaci – la loro arte e architettura, le pratiche liturgiche e devozionali, le strutture organizzative e i metodi educativi, agricoli e mercantili – abbiano plasmato la coscienza culturale d'Europa. Più ancora, la vita monastica stessa, considerata come scelta sociale creativa e libera, si è profondamente impressa nell'immaginario dei cristiani, fino al punto che alcune tra le più fondamentali aspirazioni della nostra civiltà sono leggibili solo alla luce della "impresa" monastica.

In tutto questo, è importante cogliere il duplice ruolo dell'immaginazione. Da una parte la vita monastica richiede uno sforzo d'immaginazione in chi l'abbraccia diventando monaco; dall'altra, richiede uno sforzo immaginativo in chi non si fa monaco, nella società cristiana in genere. L'uomo o donna che rinuncia ai beni legittimi della vita, ritirandosi per cercare Dio nel silenzio e nella preghiera, ha bisogno di una notevole capacità di "immaginazione" sociale e morale per perseverare nel credere in "quelle cose che occhio non vide mai, né orecchio udì, ma che Dio ha preparato per coloro che l'amano" (1 Corinzi 2, 9): questo passo è infatti citato nella regola di san Benedetto (4, 77). Soprattutto nel rapporto a volte problematico con i confratelli, oltre alla fede è anche l'immaginazione a permettere al monaco di sentire che "ogni volta che avete fatto queste cose a uno solo di questi miei fratelli più piccoli, l'avete fatto a me" (Matteo, 25, 40; cfr. Regula 36, 3).

Per un analogo atto d'immaginazione, coloro che non entrano in monastero hanno scelto, attraverso i secoli, di considerare i monaci "sapienti" e "profeti" piuttosto che pericolosi dissidenti al margine alla società. Dalle migliaia di persone che andarono dall'abate Antonio nel deserto egiziaco, chiedendo una sua parola, alle centinaia di migliaia che oggi leggono Thomas Merton o Enzo Bianchi, i cristiani hanno creduto che la solitudine dei monaci non implichi disprezzo per gli altri, e che dal loro silenzio possa scaturire una sapienza al servizio dell'uomo.

Commovente nella sua semplicità, questa fiducia suggerisce la più importante funzione del monachesimo nella vita immaginativa dei cristiani, quella di "simbolo" che investe di santità ciò che gli viene avvicinato. I visitatori a un monastero, come i monaci stessi, hanno l'impressione che, nel raccoglimento contemplativo del chiostro, i luoghi e gli oggetti assumono qualcosa della intenzionalità e dedizione degli abitanti di quei luoghi. Gli oggetti, anche umili, a un tratto vengono percepiti come segni che dischiudono la solidarietà tra l'uomo e il sacro, gradini in una scala che sale dalla terra al cielo. Proprio in questo spirito, san Benedetto dice che perfino gli attrezzi comuni del monastero vanno trattati come se fossero vasi sacri per la liturgia (Regula 31, 10).

Si tratta di un modo di vedere sacramentale, in cui la superficie delle cose si fa trasparente per rivelare una prospettiva infinita, investendo le immagini di efficacia. Una raffigurazione dell'Ultima Cena in un refettorio monastico, come quella di Leonardo da Vinci a Santa Maria delle Grazie, a Milano, non è solo decorazione, ma un oggetto funzionale che comunica e nutre la fede da cui nasce. Le scelte operative nella genesi formale dell'opera, che normalmente rientrano nell'ambito della storia dell'arte, qui s'intrecciano con altre scelte, non estetiche, ma esistenziali.


giovedì 23 ottobre 2008

L'autorità "spirituale" II


CONGREGAZIONE PER GLI ISTITUTI DI VITA CONSACRATA
E LE SOCIETÁ DI VITA APOSTOLICA
IL SERVIZIO DELL'AUTORITÀ
E L'OBBEDIENZA

Faciem tuam, Domine, requiram
Istruzione
INTRODUZIONE
« Fa' splendere il tuo volto e noi saremo salvi »
(Sl 79,4)

La vita consacrata testimone della ricerca di Dio
1. « Faciem tuam, Domine, requiram »: il tuo volto, Signore, io cerco (Sl 26,8). Pellegrino alla ricerca del senso della vita, avvolto nel grande mistero che lo circonda, l'uomo cerca di fatto, anche se spesso inconsciamente, il volto del Signore. « Fammi conoscere Signore le tue vie, insegnami i tuoi sentieri » (Sl 24,4): nessuno potrà mai togliere dal cuore della persona umana la ricerca di Colui del quale la Bibbia dice « Egli è tutto » (Sir 43,27) e delle vie per raggiungerlo.
La vita consacrata, chiamata a rendere visibili nella Chiesa e nel mondo i tratti caratteristici di Gesù, vergine, povero ed obbediente,1 fiorisce sul terreno di questa ricerca del volto del Signore e della via che porta a Lui (cf. Gv 14,4-6). Una ricerca che conduce a sperimentare la pace – « en sua voluntate è nostra pace » 2 – e che costituisce la fatica d'ogni giorno, perché Dio è Dio, e non sempre le sue vie e i suoi pensieri sono le nostre vie e i nostri pensieri (cf. Is 55,8). La persona consacrata testimonia dunque l'impegno, gioioso e insieme laborioso, della ricerca assidua della volontà divina, e per questo sceglie di utilizzare ogni mezzo disponibile che la aiuti a conoscerla e la sostenga nel darvi compimento.
Qui trova il suo significato anche la comunità religiosa, comunione di persone consacrate che professano di cercare e compiere insieme la volontà di Dio: comunità di fratelli o sorelle con diversità di ruoli, ma con lo stesso obiettivo e la medesima passione. Per questo, mentre tutti, nella comunità, sono chiamati a cercare ciò che a Dio piace e ad obbedire a Lui, alcuni sono chiamati ad esercitare, in genere temporaneamente, il compito particolare di essere segno di unità e guida nella ricerca corale e nel compimento personale e comunitario della volontà di Dio. È questo il servizio dell'autorità.
Un cammino di liberazione
2. La cultura delle società occidentali, fortemente centrata sul soggetto, ha contribuito a diffondere il valore del rispetto per la dignità della persona umana, favorendone positivamente il libero sviluppo e l' autonomia.
Tale riconoscimento costituisce uno dei tratti più significativi della modernità ed è un dato provvidenziale che richiede modalità nuove di concepire l'autorità e di relazionarsi con essa. Senza dimenticare, d'altra parte, che quando la libertà tende a trasformarsi in arbitrio e l'autonomia della persona in indipendenza dal Creatore e dalla relazione con gli altri, allora ci si trova di fronte a forme di idolatria che non accrescono la libertà ma rendono schiavi.
In questi casi, le persone credenti nel Dio di Abramo, di Isacco, di Giacobbe, nel Dio di Gesù Cristo, non possono non intraprendere un cammino di liberazione personale da ogni ombra di culto idolatrico. È un percorso che può trovare una stimolante figura nell'esperienza dell'Esodo: cammino di liberazione che, dall'omologazione ad un diffuso modo di pensare, conduce alla libertà dell'adesione al Signore, e che dall'appiattimento su criteri valutativi unilaterali porta alla ricerca di itinerari che immettono nella comunione con il Dio vivo e vero.
Il viaggio dell'Esodo è guidato dalla nube, luminosa e oscura, dello Spirito di Dio, e, anche se talvolta sembra perdersi per strade senza senso, ha per destino l'intimità beatificante del cuore di Dio: « Ho sollevato voi su ali di aquile e vi ho fatti venire fino a me » (Es 19,4). Un gruppo di schiavi viene liberato per diventare popolo santo, che conosce la gioia del libero servizio a Dio. Gli avvenimenti dell'Esodo sono un paradigma che accompagna tutta la vicenda biblica e si pone come anticipazione profetica della stessa vita terrena di Gesù, il quale a sua volta libera dalla schiavitù attraverso l'obbedienza alla volontà provvida del Padre.
Destinatari, intento e limiti del documento
3. La Congregazione per gli Istituti di vita consacrata e le Società di vita apostolica, nel corso della sua ultima Plenaria, che ha avuto luogo nei giorni 28-30 settembre 2005, ha rivolto la sua attenzione al tema dell'esercizio dell'autorità e dell'obbedienza nella vita consacrata. È stato riconosciuto che questo tema esige un particolare impegno di riflessione, soprattutto a motivo dei cambiamenti che si sono verificati all'interno degli Istituti e delle comunità negli ultimi anni, e anche alla luce di quanto hanno proposto i più recenti documenti magisteriali sul rinnovamento della vita consacrata.
La presente Istruzione, frutto di quanto è emerso nella citata Plenaria e nella successiva riflessione di questo Dicastero, è indirizzata ai membri degli Istituti di vita consacrata che praticano la vita fraterna in comunità, cioè a quanti appartengono, uomini e donne, agli Istituti religiosi, ai quali si avvicinano i membri delle Società di vita apostolica. Tuttavia anche le altre persone consacrate, in relazione al loro genere di vita, possono trarne utili indicazioni. A tutti costoro, chiamati a testimoniare il primato di Dio attraverso la libera obbedienza alla sua santa volontà, questo documento intende offrire un aiuto e un incoraggiamento a vivere con gioia il loro sì al Signore.
Nell'affrontare il tema di questa Istruzione, si è ben consapevoli che le sue implicazioni sono molte e che nel vasto mondo della vita consacrata esiste oggi non solo una grande varietà di progetti carismatici e di impegni missionari, ma anche una certa diversità di modelli di governo e di prassi dell'obbedienza, diversità sovente influenzate dai vari contesti culturali.3 Inoltre, dovrebbero essere tenute presenti le differenze che caratterizzano, anche sotto il profilo psicologico, le comunità femminili e le comunità maschili. E, ancora, andrebbero considerate le nuove problematiche che le numerose forme di collaborazione missionaria, in particolare con i laici, pongono all'esercizio dell'autorità. Anche il differente peso attribuito all'autorità locale o all'autorità centrale, nei diversi Istituti religiosi, determina modalità non uniformi di praticare autorità e obbedienza. Non va infine dimenticato che la tradizione della vita consacrata vede comunemente nella figura “sinodale” del Capitolo generale (o di riunioni analoghe) la suprema autorità dell'Istituto,4 alla quale tutti i membri, a cominciare dai superiori, devono fare riferimento.
A tutto ciò si deve aggiungere la constatazione che in questi anni il modo di sentire e di vivere l'autorità e l'obbedienza è mutato sia nella Chiesa che nella società. Ciò è dovuto, tra l'altro: alla presa di coscienza del valore della singola persona, con la sua vocazione e i suoi doni intellettuali, affettivi e spirituali, con la sua libertà e capacità relazionale; alla centralità della spiritualità di comunione,5 con la valorizzazione degli strumenti che aiutano a viverla; a un modo diverso e meno individualistico di concepire la missione, nella condivisione con tutti i membri del popolo di Dio, con le conseguenti forme di concreta collaborazione.
Considerando, tuttavia, alcuni elementi del presente influsso culturale, va ricordato che il desiderio della realizzazione di sé può entrare a volte in conflitto con i progetti comunitari; la ricerca del benessere personale, sia spirituale che materiale, può rendere difficoltosa la dedizione totale a servizio della missione comune; le visioni troppo soggettive del carisma e del servizio apostolico possono indebolire la collaborazione e la condivisione fraterna.
Ma non è da escludere che in taluni ambienti prevalgano problemi opposti, determinati da una visione dei rapporti sbilanciata sul versante della collettività e dell'eccessiva uniformità, con il rischio di mortificare la crescita e la responsabilità dei singoli. È un equilibrio non facile quello tra soggetto e comunità, e dunque anche tra autorità e obbedienza.
Questa Istruzione non intende entrare nel merito di tutte le problematiche sollevate dai vari elementi e dalle diverse sensibilità appena richiamate. Queste rimangono, per così dire, sullo sfondo delle riflessioni e delle indicazioni che vengono qui proposte. L'intento principale di questa Istruzione è quello di riaffermare che obbedienza e autorità, seppure praticate in molti modi, hanno sempre una relazione peculiare con il Signore Gesù, Servo obbediente. Inoltre si propone di aiutare l'autorità nel suo triplice servizio: alle singole persone chiamate a vivere la propria consacrazione (prima parte); a costruire comunità fraterne (seconda parte); a partecipare alla missione comune (terza parte).
Le considerazioni e le indicazioni che seguono si pongono in continuità con quelle dei documenti che hanno accompagnato il cammino delle vita consacrata in questi anni non facili, soprattutto le Istruzioni Potissimum institutioni 6 del 1990, La vita fraterna in comunità 7 del 1994, l'Esortazione apostolica postsinodale Vita consecrata 8 del 1996, e l'Istruzione Ripartire da Cristo 9 del 2002.

PRIMA PARTE
CONSACRAZIONE E RICERCA
DELLA VOLONTÀ DI DIO
« Perché, liberati, possiamo servirlo in santità e giustizia »
(cf. Lc 1,74-75)
Chi stiamo cercando?
4. Ai primi discepoli che, forse ancora incerti e dubbiosi, si mettono al seguito di un nuovo Rabbì, il Signore chiede: « Che cercate? » (Gv 1,38). In questa domanda possiamo leggere altre radicali domande: che cosa cerca il tuo cuore? Per che cosa ti affanni? Stai cercando te stesso o stai cercando il Signore tuo Dio? Stai inseguendo i tuoi desideri o il desiderio di Colui che ha fatto il tuo cuore e lo vuole realizzare come Lui sa e conosce? Stai rincorrendo solo cose che passano o cerchi Colui che non passa? « In questa terra della dissomiglianza, di che cosa dobbiamo occuparci, Signore Dio? Dal sorgere del sole al suo tramonto vedo uomini travolti dai vortici di questo mondo: alcuni cercano ricchezze, altri privilegi, altri ancora le soddisfazioni della popolarità », osservava san Bernardo.10
« Il tuo volto, Signore, io cerco » (Sl 26,8) è la risposta della persona che ha compreso l'unicità e l'infinita grandezza del mistero di Dio e la sovranità della sua santa volontà; ma è anche la risposta, sia pur implicita e confusa, di ogni creatura umana in cerca di verità e felicità. Quaerere Deum è stato da sempre il programma di ogni esistenza assetata di assoluto e di eterno. Molti tendono oggi a considerare mortificante qualunque forma di dipendenza; ma appartiene allo statuto stesso di creatura l'essere dipendente da un Altro e, in quanto essere in relazione, anche dagli altri.
Il credente cerca il Dio vivo e vero, il Principio e il Fine di tutte le cose, il Dio non fatto a propria immagine e somiglianza, ma il Dio che ci ha fatto a sua immagine e somiglianza, il Dio che manifesta la sua volontà, che indica le vie per raggiungerlo: « Mi indicherai il sentiero della vita, gioia piena nella tua presenza, dolcezza senza fine alla tua destra » (Sl 15,11).
Cercare la volontà di Dio significa cercare una volontà amica, benevola, che vuole la nostra realizzazione, che desidera soprattutto la libera risposta d'amore al suo amore, per fare di noi strumenti dell'amore divino. È in questa via amoris che sboccia il fiore dell'ascolto e dell'obbedienza.
L'obbedienza come ascolto
5. « Ascolta, figlio » (Pr 1,8). L'obbedienza è prima di tutto atteggiamento filiale. È quel particolare tipo d'ascolto che solo il figlio può prestare al padre, perché illuminato dalla certezza che il padre ha solo cose buone da dire e da dare al figlio; un ascolto intriso di quella fiducia che rende il figlio accogliente della volontà del padre, sicuro che essa sarà per il bene.
Ciò è immensamente più vero nei riguardi di Dio. Noi, infatti, raggiungiamo la nostra pienezza solo nella misura in cui ci inseriamo nel disegno con cui Egli ci ha concepito con amore di Padre. Dunque l'obbedienza è l'unica via di cui dispone la persona umana, essere intelligente e libero, per realizzarsi pienamente. In effetti, quando dice “no” a Dio la persona umana compromette il progetto divino, sminuisce se stessa e si destina al fallimento.
L'obbedienza a Dio è cammino di crescita e, perciò, di libertà della persona perché consente di accogliere un progetto o una volontà diversa dalla propria che non solo non mortifica o diminuisce, ma fonda la dignità umana. Al tempo stesso, anche la libertà è in sé un cammino d'obbedienza, perché è obbedendo da figlio al piano del Padre che il credente realizza il suo essere libero. È chiaro che una tale obbedienza esige di riconoscersi come figli e di godere d'esser figli, perché solo un figlio e una figlia possono consegnarsi liberamente nelle mani del Padre, esattamente come il Figlio Gesù, che si è abbandonato al Padre. E se nella sua passione si è pure consegnato a Giuda, ai sommi sacerdoti, ai suoi flagellatori, alla folla ostile e ai suoi crocifissori, lo ha fatto solo perché era assolutamente certo che ogni cosa trovava un suo significato nella fedeltà totale al disegno di salvezza voluto dal Padre, al quale – come ricorda san Bernardo – « non fu la morte che piacque, ma la volontà di colui che spontaneamente moriva ».11
« Ascolta, Israele » (Dt 6,4)
6. Figlio, per il Signore Iddio, è Israele, il popolo che Egli si è scelto, che ha generato, che ha fatto crescere tenendolo per mano, che ha sollevato alla sua guancia, cui ha insegnato a camminare (cf. Os 11, 1-4), cui – come somma espressione di affetto – ha rivolto in continuazione la sua Parola, anche se questo popolo non sempre l'ha ascoltata, o l'ha vissuta come un peso, come una « legge ». Tutto l'Antico Testamento è un invito all'ascolto, e l'ascolto è in funzione dell'alleanza nuova, quando, come dice il Signore, « porrò le mie leggi nella loro mente e le imprimerò nei loro cuori; sarò il loro Dio ed essi saranno il mio popolo » (Eb 8,10; cf. Ger 31,33).
All'ascolto segue l'obbedienza come risposta libera e liberante del nuovo Israele alla proposta del nuovo patto; l'obbedienza è parte della nuova alleanza, anzi il suo distintivo caratteristico. Ne segue che essa può essere compresa compiutamente solo all'interno della logica di amore, d'intimità con Dio, di appartenenza definitiva a Lui che rende finalmente liberi.
L'obbedienza alla Parola di Dio
7. La prima obbedienza della creatura è quella di venire all'esistenza, in adempimento al fiat divino che la chiama ad essere. Tale obbedienza raggiunge piena espressione nella creatura libera di riconoscersi ed accettarsi come dono del Creatore, di dire “sì” al proprio venire da Dio. Così essa compie il primo, vero atto di libertà, che è anche il primo e fondamentale atto di autentica obbedienza.
L'obbedienza propria della persona credente, poi, è l'adesione alla Parola con la quale Dio rivela e comunica se stesso, e attraverso la quale rinnova ogni giorno la sua alleanza d'amore. Da quella Parola è scaturita la vita che ogni giorno continua ad essere trasmessa. Perciò la persona credente cerca ogni mattina il contatto vivo e costante con la Parola che in quel giorno è proclamata, meditandola e custodendola nel cuore come un tesoro, facendone la radice d'ogni azione e il criterio primo d'ogni scelta. E alla fine della giornata si confronta con essa, lodando Dio come Simeone per aver visto il compiersi della Parola eterna dentro la piccola vicenda della propria quotidianità (cf. Lc 2,27-32), e affidando alla forza della Parola quanto è rimasto ancora incompiuto. La Parola, infatti, non lavora solo di giorno, ma sempre, come insegna il Signore nella parabola del seme (cf. Mc 4,26-27).
L'amorosa frequentazione quotidiana della Parola educa a scoprire le vie della vita e le modalità attraverso le quali Dio vuole liberare i suoi figli; alimenta l'istinto spirituale per le cose che piacciono a Dio; trasmette il senso e il gusto della sua volontà; dona la pace e la gioia di rimanergli fedeli, rendendo sensibili e pronti a tutte le espressioni dell'obbedienza: al Vangelo (Rm 10,16; 2 Tes 1,8), alla fede (Rm 1,5; 16,26), alla verità (Gal 5,7; 1 Pt 1,22).
Non si deve tuttavia dimenticare che l'esperienza autentica di Dio resta sempre esperienza di alterità. « Per quanto grande possa essere la somiglianza tra il Creatore e la creatura, sempre più grande è tra loro la dissomiglianza ».12 I mistici, e tutti coloro che hanno gustato l'intimità con Dio, ci ricordano che il contatto con il Mistero sovrano è sempre contatto con l'Altro, con una volontà che talvolta è drammaticamente dissimile dalla nostra. Obbedire a Dio significa infatti entrare in un ordine “altro” di valori, cogliere un senso nuovo e differente della realtà, sperimentare una libertà impensata, giungere alle soglie del mistero: « Perché i miei pensieri non sono i vostri pensieri, le vostre vie non sono le mie vie, oracolo del Signore. Quanto il cielo sovrasta la terra, tanto le mie vie sovrastano le vostre, i miei pensieri sovrastano i vostri » (Is 55,8- 9).
Se può incutere timore questo ingresso nel mondo di Dio, tale esperienza, sull'esempio dei santi, può mostrare che quanto per l'uomo è impossibile è reso possibile da Dio; essa diviene così autentica obbedienza al Mistero di un Dio che è, nello stesso tempo, « interior intimo meo » 13 e radicalmente altro.
Alla sequela di Gesù, il Figlio obbediente al Padre
8. In questo cammino non siamo soli: siamo guidati dall'esempio di Cristo, l'amato nel quale il Padre s'è compiaciuto (cf. Mt 3,17; 17,5), ma anche Colui che ci ha liberati grazie alla sua obbedienza. È Lui che ispira la nostra obbedienza, perché si compia anche attraverso di noi il disegno divino di salvezza.
In Lui tutto è ascolto e accoglienza del Padre (cf. Gv 8,28-29), tutta la sua vita terrena è espressione e continuazione di ciò che il Verbo fa dall'eternità: lasciarsi amare dal Padre, accogliere in maniera incondizionata il suo amore, al punto di non far nulla da se stesso (cf. Gv 8,28), ma di compiere sempre ciò che piace al Padre. La volontà del Padre è il cibo che sostiene Gesù nella sua opera (cf. Gv 4,34) e che frutta a Lui e a noi la sovrabbondanza della risurrezione, la gioia luminosa di entrare nel cuore stesso di Dio, nella schiera beata dei suoi figli (cf. Gv 1,12). È per questa obbedienza di Gesù che « tutti sono costituiti giusti » (Rm 5,19).
Egli l'ha vissuta anche quando essa gli ha presentato un calice difficile da bere (cf. Mt 26,39.42; Lc 22,42), e s'è fatto « obbediente fino alla morte, e alla morte di croce » (Fil 2,8). È questo l'aspetto drammatico dell'obbedienza del Figlio, avvolta da un mistero che non potremo mai penetrare totalmente, ma che è per noi di grande rilevanza perché ci svela ancor più la natura filiale dell'obbedienza cristiana: solo il Figlio, che si sente amato dal Padre e lo riama con tutto se stesso, può giungere a questo tipo di obbedienza radicale.
Il cristiano, come Cristo, si definisce come essere obbediente. L'indiscutibile primato dell'amore nella vita cristiana non può far dimenticare che tale amore ha acquistato un volto e un nome in Cristo Gesù ed è diventato Obbedienza. L'obbedienza, dunque, non è umiliazione ma verità sulla quale si costruisce e si realizza la pienezza dell'uomo. Perciò il credente desidera così ardentemente compiere la volontà del Padre da farne la sua aspirazione suprema. Come Gesù, egli vuol vivere di questa volontà. Ad imitazione di Cristo e imparando da lui, con gesto di suprema libertà e di fiducia incondizionata, la persona consacrata ha posto la sua volontà nelle mani del Padre per rendergli un sacrificio perfetto e gradito (cf. Rm 12,1).
Ma prima ancora di essere il modello di ogni obbedienza, Cristo è Colui al quale va ogni vera obbedienza cristiana. Infatti è il mettere in pratica le sue parole che rende effettivo il discepolato (cf. Mt 7,24) ed è l'osservanza dei suoi comandamenti che rende concreto l'amore a Lui e attira l'amore del Padre (cf. Gv 14,21). Egli è al centro della comunità religiosa come Colui che serve (cf. Lc 22,27), ma anche come Colui al quale si confessa la propria fede (« Abbiate fede in Dio e abbiate fede anche in me »: Gv 14,1) e si dona la propria obbedienza, perché solo in essa si attua una sequela sicura e perseverante: « In realtà è lo stesso Signore risorto, nuovamente presente tra i fratelli e le sorelle riuniti nel suo nome, che addita il cammino da percorrere ».14
Obbedienti a Dio attraverso mediazioni umane
9. Dio manifesta la sua volontà attraverso la mozione interiore dello Spirito, che « guida alla verità tutta intera » (cf. Gv 16,13), e attraverso molteplici mediazioni esteriori. In effetti, la storia della salvezza è una storia di mediazioni che rendono in qualche modo visibile il mistero di grazia che Dio compie nell'intimo dei cuori. Anche nella vita di Gesù si possono riconoscere non poche mediazioni umane, attraverso le quali Egli ha avvertito, ha interpretato e ha accolto la volontà del Padre, come ragione di essere e come cibo permanente della sua vita e della sua missione.
Le mediazioni che comunicano esteriormente la volontà di Dio vanno riconosciute nelle vicende della vita e nelle esigenze proprie della vocazione specifica; ma si esprimono anche nelle leggi che regolano la vita associata e nelle disposizioni di coloro che sono chiamati a guidarla. Nel contesto ecclesiale, leggi e disposizioni, legittimamente date, consentono di riconoscere la volontà di Dio, divenendo attuazione concreta e “ordinata” delle esigenze evangeliche, a partire dalle quali vanno formulate e percepite.
Le persone consacrate, inoltre, sono chiamate alla sequela di Cristo obbediente dentro un “progetto evangelico”, o carismatico, suscitato dallo Spirito e autenticato dalla Chiesa. Essa, approvando un progetto carismatico quale è un Istituto religioso, garantisce che le ispirazioni che lo animano e le norme che lo reggono possono dar luogo ad un itinerario di ricerca di Dio e di santità. Anche la Regola e le altre indicazioni di vita diventano quindi mediazione della volontà del Signore: mediazione umana ma pur sempre autorevole, imperfetta ma assieme vincolante, punto di avvio da cui partire ogni giorno, e anche da superare in uno slancio generoso e creativo verso quella santità che Dio “vuole” per ogni consacrato. In questo cammino l'autorità è investita del compito pastorale di guidare e di decidere.
È evidente che tutto ciò sarà vissuto coerentemente e fruttuosamente solo se rimangono vivi il desiderio di conoscere e fare la volontà di Dio, ma anche la consapevolezza della propria fragilità, come pure l'accettazione della validità delle mediazioni specifiche, anche quando non si cogliessero appieno le ragioni che esse presentano.
Le intuizioni spirituali dei fondatori e delle fondatrici, soprattutto di coloro che hanno maggiormente segnato il cammino della vita religiosa lungo i secoli, hanno sempre dato grande risalto all'obbedienza. San Benedetto già all'inizio della sua Regola si indirizza al monaco dicendogli: « A te (...) si rivolge ora la mia parola; a te che, rinunciando alle tue proprie volontà per militare per Cristo Signore, vero re, prendi su di te le fortissime e gloriose armi dell'obbedienza ».15
Si deve poi ricordare che il rapporto autorità-obbedienza si colloca nel contesto più ampio del mistero della Chiesa e costituisce una particolare attuazione della sua funzione mediatrice. A riguardo il Codice di Diritto Canonico raccomanda ai superiori di esercitare « in spirito di servizio la potestà che hanno ricevuto da Dio, mediante il ministero della Chiesa ».16
Imparare l'obbedienza nel quotidiano
10. Alla persona consacrata, pertanto, può avvenire di “imparare l'obbedienza” anche a partire dalla sofferenza, ovvero da alcune situazioni particolari e difficili: quando, ad esempio, viene domandato di lasciare certi progetti e idee personali, di rinunciare alla pretesa di gestire da soli la vita e la missione; o tutte le volte in cui ciò che viene richiesto (o chi lo richiede) appare umanamente poco convincente. Chi si trova in tali situazioni non dimentichi, allora, che la mediazione è per natura sua limitata e inferiore a ciò a cui rimanda, tanto più se si tratta della mediazione umana nei confronti della volontà divina; ma ricordi pure, ogniqualvolta si trova di fronte ad un comando legittimamente dato, che il Signore chiede di obbedire all'autorità che in quel momento lo rappresenta17 e che anche Cristo « imparò l'obbedienza dalle cose che patì » (Eb 5,8).
È opportuno ricordare, a questo proposito, le parole di Paolo VI: « Dovete dunque sperimentare qualcosa del peso che attirava il Signore verso la sua croce, questo “battesimo con cui doveva essere battezzato”, ove si sarebbe acceso quel fuoco che infiamma anche voi (cf. Lc 12, 49- 50); qualcosa di quella “follia” che San Paolo desidera per tutti noi, perché solo essa ci rende sapienti (cf. 1 Cor 3,18-19). La croce sia per voi, come è stata per il Cristo, la prova dell'amore più grande. Non esiste forse un rapporto misterioso tra la rinuncia e la gioia, tra il sacrificio e la dilatazione del cuore, tra la disciplina e la libertà spirituale? ».18
È proprio in questi casi sofferti che la persona consacrata impara ad obbedire al Signore (cf. Sl 118,71), ad ascoltarlo e ad aderire solo a Lui, nell'attesa, paziente e piena di speranza, della sua Parola rivelatrice (cf. Sl 118,81), nella disponibilità piena e generosa a compiere la sua volontà e non la propria (cf. Lc 22,42).
Nella luce e nella forza dello Spirito
11. Si aderisce dunque al Signore quando si scorge la sua presenza nelle mediazioni umane, specie nella Regola, nei superiori, nella comunità,19 nei segni dei tempi, nelle attese della gente, soprattutto dei poveri; quando si ha il coraggio di gettare le reti in forza « della sua parola » (cf. Lc 5,5) e non di motivazioni solo umane; quando si sceglie di obbedire non solo a Dio bensì anche agli uomini, ma, in ogni caso, per Dio e non per gli uomini. Scrive Sant'Ignazio di Loyola nelle sue Costituzioni: « La vera obbedienza non guarda a chi si fa, ma per chi si fa; e se si fa soltanto per il nostro Creatore e Signore, è proprio a Lui, Signore di tutti, che si obbedisce ». 20
Se nei momenti difficili chi è chiamato ad obbedire chiederà con insistenza al Padre lo Spirito (cf. Lc 11,13), Egli lo donerà e lo Spirito darà luce e forza per essere obbedienti, farà conoscere la verità e la verità renderà liberi (cf. Gv 8,32).
Gesù stesso, nella sua umanità, è stato condotto dall'azione dello Spirito Santo: concepito nel grembo della Vergine Maria per opera dello Spirito Santo, all'inizio della sua missione, nel battesimo, riceve lo Spirito che discende su di Lui e lo guida; risorto, effonde lo Spirito sui suoi discepoli perché entrino nella sua stessa missione, annunciando la salvezza e il perdono da Lui meritato. Lo Spirito che ha unto Gesù è lo stesso Spirito che può rendere la nostra libertà simile a quella di Cristo, perfettamente conforme alla volontà di Dio.21
È indispensabile, dunque, che ciascuno si renda disponibile allo Spirito, a cominciare dai superiori che proprio dallo Spirito ricevono l'autorità 22 e, « docili alla volontà di Dio »,23 sotto la sua guida la devono esercitare.
Autorità al servizio dell'obbedienza alla volontà di Dio
12. Nella vita consacrata ognuno deve cercare con sincerità la volontà del Padre, perché diversamente sarebbe la ragione stessa della sua scelta di vita a venire meno; ma è ugualmente importante portare avanti insieme ai fratelli o alle sorelle tale ricerca, perché è proprio essa che unisce, rende famiglia unita a Cristo.
L'autorità è al servizio di questa ricerca, purché avvenga nella sincerità e nella verità. Nell'omelia di inizio del ministero petrino, Benedetto XVI ha affermato significativamente: « Il mio vero programma di governo è quello non di fare la mia volontà, di perseguire le mie idee, ma di mettermi in ascolto, con tutta quanta la Chiesa, della parola e della volontà del Signore e lasciarmi guidare da Lui, cosicché sia egli stesso a guidare la Chiesa in questa ora della nostra storia ».24 D'altro lato si deve riconoscere che il compito di essere guida agli altri non è facile, specie quando il senso dell'autonomia personale è eccessivo o conflittuale e competitivo nei confronti degli altri. È necessario perciò, da parte di tutti, acuire lo sguardo di fede nei confronti di questo compito, che deve ispirarsi all'atteggiamento di Gesù servo che lava i piedi dei suoi apostoli affinché abbiano parte alla sua vita e al suo amore (cf. Gv 13,1-17).
Si esige una grande coerenza da parte di chi guida gli Istituti, le province (o altre circoscrizioni dell'Istituto), le comunità. La persona chiamata ad esercitare l'autorità deve sapere che potrà farlo solo se essa per prima intraprende quel pellegrinaggio che conduce a cercare con intensità e rettitudine la volontà di Dio. Vale per essa il consiglio che sant'Ignazio di Antiochia rivolgeva ad un suo confratello vescovo: « Nulla si faccia senza il tuo consenso, ma tu non fare nulla senza il consenso di Dio ».25 L'autorità deve agire in modo che i fratelli o le sorelle possano percepire che essa, quando comanda, lo fa unicamente per obbedire a Dio.
La venerazione per la volontà di Dio mantiene l'autorità in uno stato di umile ricerca, per far sì che il suo agire sia il più possibile conforme a quella santa volontà. Sant'Agostino ricorda che colui che obbedisce compie sempre la volontà di Dio, non perché il comando dell'autorità sia necessariamente conforme alla volontà divina, ma perché è volontà di Dio che si obbedisca a chi presiede.26 Ma l'autorità, per parte sua, deve ricercare assiduamente, con l'aiuto della preghiera, della riflessione e del consiglio altrui, ciò che veramente Dio vuole. In caso contrario il superiore o la superiora, invece di rappresentare Dio, rischiano di mettersi temerariamente al suo posto.
Nell'intento di fare la volontà di Dio, autorità e obbedienza non sono dunque due realtà distinte o addirittura contrapposte, ma due dimensioni della stessa realtà evangelica, dello stesso mistero cristiano, due modi complementari di partecipare alla stessa oblazione di Cristo. Autorità e obbedienza si trovano personificate in Gesù: per questo devono essere intese in relazione diretta con Lui e in configurazione reale a Lui. La vita consacrata intende semplicemente vivere la Sua Autorità e la Sua Obbedienza.
Alcune priorità nel servizio dell'autorità
13. a) Nella vita consacrata l'autorità è prima di tutto un'autorità spirituale.27 Essa sa di essere chiamata a servire un ideale che la supera immensamente, un ideale al quale è possibile avvicinarsi soltanto in un clima di preghiera e di umile ricerca, che permetta di cogliere l'azione dello stesso Spirito nel cuore d'ogni fratello o sorella. Un'autorità è “spirituale” quando si pone al servizio di ciò che lo Spirito vuole realizzare attraverso i doni che Egli distribuisce ad ogni membro della fraternità, dentro il progetto carismatico dell'Istituto.
Per essere in grado di promuovere la vita spirituale, l'autorità dovrà prima coltivarla in se stessa, attraverso una familiarità orante e quotidiana con la Parola di Dio, con la Regola e le altre norme di vita, in atteggiamento di disponibilità all'ascolto degli altri e dei segni dei tempi. « Il servizio d'autorità esige una presenza costante, capace di animare e di proporre, di ricordare le ragioni d'essere della vita consacrata, di aiutare le persone a corrispondere con una fedeltà sempre rinnovata alla chiamata dello Spirito ».28
b) L'autorità è chiamata a garantire alla sua comunità il tempo e la qualità della preghiera, vegliando sulla fedeltà quotidiana ad essa, nella consapevolezza che a Dio si va con i passi, piccoli ma costanti, di ogni giorno e d'ognuno, e che le persone consacrate possono essere utili agli altri nella misura in cui sono unite a Dio. Inoltre è chiamata a vigilare perché, a partire dalla sua persona, non venga meno il contatto quotidiano con la Parola che « ha il potere di edificare » (At 20,32) le singole persone e la comunità e di indicare le vie della missione. Memore del comando del Signore « fate questo in memoria di me » (Lc 22,19), procurerà che il santo mistero del Corpo e del sangue di Cristo sia celebrato e venerato come “fonte e culmine” 29 della comunione con Dio e tra i fratelli e le sorelle. Celebrando e adorando il dono dell'Eucaristia in fedele obbedienza al Signore, la comunità religiosa vi attinge ispirazione e forza per la sua dedizione totale a Dio, per essere segno del suo amore gratuito verso l'umanità e rimando efficace ai beni futuri.30
c) L'autorità è chiamata a promuovere la dignità della persona, prestando attenzione ad ogni membro della comunità e al suo cammino di crescita, facendo dono ad ognuno della propria stima e della propria considerazione positiva, nutrendo verso tutti sincero affetto, custodendo con riservatezza le confidenze ricevute.
È opportuno ricordare che prima di invocare l'obbedienza (necessaria) va praticata la carità (indispensabile). È bene, inoltre, fare un uso appropriato della parola comunione, che non può e non deve essere intesa come una sorta di delega dell'autorità alla comunità (con l'invito implicito a che ciascuno “faccia ciò che vuole”), ma neppure come una più o meno velata imposizione del proprio punto di vista (ciascuno “faccia ciò che io voglio”).
d) L'autorità è chiamata ad infondere coraggio e speranza nelle difficoltà. Come Paolo e Barnaba incoraggiavano i loro discepoli insegnando che « è necessario attraversare molte tribolazioni per entrare nel Regno di Dio » (At 14,22), così l'autorità deve aiutare ad accogliere le difficoltà del momento presente ricordando che esse fanno parte delle sofferenze di cui è spesso disseminata la strada che conduce al Regno.
Di fronte ad alcune situazioni difficili della vita consacrata, per esempio dove la sua presenza sembra indebolirsi e persino venir meno, chi guida la comunità ricorderà il perenne valore di questo genere di vita, perché, oggi come ieri e come sempre, nulla è più importante, bello e vero dello spendere la propria vita per il Signore e per i più piccoli dei suoi figli.
La guida comunitaria è come il buon pastore che dedica la sua vita per le pecore, anche perché nei momenti critici non si tira indietro, ma è presente, partecipa alle preoccupazioni e alle difficoltà delle persone affidate alle sue cure, lasciandosi coinvolgere in prima persona; e, come il buon samaritano, sarà pronta a curare le eventuali ferite. Riconosce inoltre umilmente i propri limiti e il bisogno dell'aiuto degli altri, sapendo far tesoro anche dei propri insuccessi e delle proprie sconfitte.
e) L'autorità è chiamata a tener vivo il carisma della propria famiglia religiosa. L'esercizio dell'autorità comporta anche il mettersi al servizio del carisma proprio dell'Istituto di appartenenza, custodendolo con cura e rendendolo attuale nella comunità locale o nella provincia o nell'intero Istituto, secondo i progetti e gli orientamenti offerti, in particolare, dai Capitoli generali (o riunioni analoghe).31 Ciò esige nell'autorità un'adeguata conoscenza del carisma dell'Istituto, assumendolo anzitutto nella propria esperienza personale, per poi interpretarlo in funzione della vita fraterna comunitaria e del suo inserimento nel contesto ecclesiale e sociale.
f) L'autorità è chiamata a tener vivo il “sentire cum Ecclesia”. Compito dell'autorità è anche di aiutare a mantenere vivo il senso della fede e della comunione ecclesiale, in mezzo ad un popolo che riconosce e loda le meraviglie di Dio, testimoniando la gioia di appartenere a Lui nella grande famiglia della Chiesa una, santa, cattolica e apostolica. La sequela del Signore non può essere impresa di navigatori solitari, ma è attuata nella comune barca di Pietro, che resiste nelle tempeste; e alla buona navigazione la persona consacrata darà il contributo di una fedeltà laboriosa e gioiosa.32 L'autorità dovrà dunque ricordare che « la nostra obbedienza è un credere con la Chiesa, un pensare e parlare con la Chiesa, un servire con essa. Rientra in questo sempre anche ciò che Gesù ha predetto a Pietro: “Sarai portato dove non volevi”. Questo farsi guidare dove non vogliamo è una dimensione essenziale del nostro servire, ed è proprio ciò che ci rende liberi ».33
Il sentire cum Ecclesia, che brilla nei fondatori e fondatrici, implica un'autentica spiritualità di comunione, cioè « un rapporto effettivo ed affettivo con i Pastori, prima di tutto con il Papa, centro dell'unità della Chiesa »:34 a lui ogni persona consacrata deve piena e fiduciosa obbedienza, anche in forza dello stesso voto.35 La comunione ecclesiale domanda, inoltre, un'adesione fedele al magistero del Papa e dei Vescovi, come testimonianza concreta dell'amore alla Chiesa e della passione per la sua unità.36
g) L'autorità è chiamata ad accompagnare il cammino di formazione permanente. Compito da considerare oggi sempre più importante, da parte dell'autorità, è quello di accompagnare lungo il cammino della vita le persone ad essa affidate. Questo compito essa adempie non solo offrendo il suo aiuto per risolvere eventuali problemi o superare possibili crisi, ma anche avendo attenzione alla crescita normale d'ognuno in ogni fase e stagione dell'esistenza, affinché sia garantita quella « giovinezza dello spirito che permane nel tempo »37 e che rende la persona consacrata sempre più conforme ai « sentimenti che furono in Cristo Gesù » (Fil 2,5).
Sarà dunque responsabilità dell'autorità tener alto in ognuno il livello della disponibilità formativa, della capacità di imparare dalla vita, della libertà di lasciarsi formare ciascuno dall'altro e di sentirsi ognuno responsabile del cammino di crescita dell'altro. Tutto ciò sarà favorito dall'utilizzo degli strumenti di crescita comunitaria trasmessi dalla tradizione e oggi sempre più raccomandati da chi ha sicura esperienza nel campo della formazione spirituale: condivisione della Parola, progetto personale e comunitario, discernimento comunitario, revisione di vita, correzione fraterna.38
Il servizio dell'autorità alla luce della normativa ecclesiale
14. Nei paragrafi precedenti è stato descritto il servizio dell'autorità nella vita consacrata in riferimento alla ricerca della volontà del Padre e ne sono state indicate alcune priorità.
Affinché tali priorità non siano intese come puramente facoltative, pare opportuno riprendere i caratteri peculiari dell'esercizio dell'autorità secondo il Codice di Diritto Canonico.39 In esso vengono tradotte in norme i tratti evangelici della potestà esercitata dai superiori religiosi ai vari livelli.
a) Obbedienza del superiore. Movendo dalla caratteristica natura di munus dell'autorità ecclesiale, il Codice ricorda al superiore religioso che egli è innanzitutto chiamato ad essere il primo obbediente. In forza dell'ufficio assunto, egli deve obbedienza alla legge di Dio, dal quale viene la sua autorità e al quale dovrà rendere conto in coscienza, alla legge della Chiesa e al Romano Pontefice, al diritto proprio dell'Istituto.
b) Spirito di servizio. Dopo aver riaffermato l'origine carismatica e la mediazione ecclesiale dell'autorità religiosa, si ribadisce che, come ogni autorità nella Chiesa, anche l'autorità del superiore religioso deve caratterizzarsi per lo spirito di servizio, sull'esempio di Cristo che « non è venuto per essere servito, ma per servire » (Mc 10,45).
In particolare, di tale spirito di servizio vengono indicati alcuni aspetti, la cui fedele osservanza farà sì che i superiori, nell'adempimento del proprio incarico, siano riconosciuti come « docili alla volontà di Dio ».40
Ogni superiore pertanto è chiamato a far rivivere visibilmente, fratello tra fratelli o sorella tra sorelle, l'amore con cui Dio ama i suoi figli, evitando, da un lato, ogni atteggiamento di dominio e, dall'altro, ogni forma di paternalismo o maternalismo.
Tutto ciò è reso possibile dalla fiducia nella responsabilità dei fratelli, « suscitando la loro volontaria obbedienza nel rispetto della persona umana »,41 e attraverso il dialogo, tenendo presente che l'adesione deve avvenire « in spirito di fede e di amore, per seguire Cristo obbediente » 42 e non per altre motivazioni.
c) Sollecitudine pastorale. Il Codice indica quale fine primario dell'esercizio della potestà religiosa quello di « costruire in Cristo una comunità fraterna nella quale si ricerchi Dio e lo si ami sopra ogni cosa ».43 Pertanto nella comunità religiosa l'autorità è essenzialmente pastorale, in quanto per sua natura è tutta in funzione della costruzione della vita fraterna in comunità, secondo l'identità ecclesiale propria della vita consacrata.44
I mezzi precipui che il superiore deve utilizzare per conseguire tale fine primario non possono che essere basati sulla fede: essi sono, in particolare, l'ascolto della Parola di Dio e la celebrazione della Liturgia.
Vengono infine segnalati alcuni ambiti di particolare sollecitudine da parte dei superiori nei confronti dei fratelli o delle sorelle: « provvedano in modo conveniente a quanto loro personalmente occorre; visitino gli ammalati procurando loro con sollecitudine le cure necessarie, riprendano gli irrequieti, confortino i timidi, siano pazienti con tutti ».45
In missione con la libertà dei figli di Dio
15. La missione si rivolge oggi, non raramente, a persone preoccupate della propria autonomia, gelose della propria libertà, timorose di perdere la propria indipendenza.
La persona consacrata, con la sua stessa esistenza, presenta la possibilità di una via diversa per la realizzazione della propria vita: una via dove Dio è la meta, la sua Parola è luce e la sua volontà è guida, dove si procede sereni perché certi d'essere sorretti dalle mani di un Padre accogliente e provvidente, dove si è accompagnati da fratelli e sorelle, sospinti dallo stesso Spirito, il quale vuole e sa come appagare i desideri seminati dal Padre nel cuore di ciascuno.
È questa la prima missione della persona consacrata: essa deve testimoniare la libertà dei figli di Dio, una libertà modellata su quella di Cristo, uomo libero di servire Dio e i fratelli; deve inoltre dire con il proprio essere che quel Dio che ha plasmato la creatura umana dal fango (cf. Gen 2,7.22) e l'ha intessuta nel seno di sua madre (cf. Sl 138,13), può plasmare la sua vita modellandola su quella di Cristo, uomo nuovo e perfettamente libero.

SECONDA PARTE
AUTORITÀ E OBBEDIENZA
NELLA VITA FRATERNA
« Uno solo è il vostro maestro e voi siete tutti fratelli »
(Mt 23,8)
Il comandamento nuovo
16. A tutti coloro che cercano Dio, accanto al comandamento « amerai il Signore Dio tuo con tutto il cuore, con tutta l'anima e con tutta la mente », viene dato il secondo comandamento « simile al primo »: « amerai il prossimo tuo come te stesso » (Mt 22,37-39). Anzi, aggiunge il Signore Gesù: « Amatevi come io vi ho amati », poiché dalla qualità del vostro amore « riconosceranno che siete miei discepoli » (Gv 13,34-35). La costruzione di comunità fraterne costituisce uno degli impegni fondamentali della vita consacrata, a cui i membri della comunità sono chiamati a dedicarsi mossi dallo stesso amore che il Signore ha riversato nei loro cuori. La vita fraterna in comunità, infatti, è un elemento costitutivo della vita religiosa, segno eloquente degli effetti umanizzanti della presenza del Regno di Dio.
Se è vero che non si danno comunità significative senza amore fraterno, è altrettanto vero che una corretta visione dell'obbedienza e dell'autorità può offrire un valido aiuto per vivere nella quotidianità il comandamento dell'amore, specie quando si tratta di affrontare problemi riguardanti il rapporto tra persona e comunità.
L'autorità a servizio della comunità, la comunità a servizio del Regno
17. « Tutti coloro che sono guidati dallo Spirito di Dio, costoro sono figli di Dio » (Rm 8,14): noi siamo dunque sorelle e fratelli nella misura in cui Dio è il Padre che guida con il suo Spirito la comunità di sorelle e fratelli, configurandoli al Figlio suo.
In questo disegno s'inserisce la funzione dell'autorità. I superiori e le superiore, in unione con le persone loro affidate, sono chiamati a edificare in Cristo una comunità fraterna, nella quale si ricerchi Dio e lo si ami sopra ogni cosa, per realizzare il suo progetto redentivo.46 L'autorità è, dunque, al servizio della comunità, come il Signore Gesù che lavò i piedi ai suoi discepoli, perché, a sua volta, la comunità sia a servizio del Regno (cf. Gv 13,1-17). Esercitare l'autorità in mezzo ai fratelli significa servirli sull'esempio di Colui che « ha dato la sua vita in riscatto per molti » (Mc 10,45), perché anch'essi diano la vita.
Soltanto se il superiore, da parte sua, vive nell'obbedienza a Cristo e in sincera osservanza della Regola, i membri della comunità possono comprendere che la loro obbedienza al superiore non solo non è contraria alla libertà dei figli di Dio, ma la fa maturare nella conformità a Cristo, obbediente al Padre.47
Docili allo Spirito che conduce all'unità
18. Una medesima chiamata di Dio ha radunato insieme i membri di una comunità o di un Istituto (cf. Col 3,15); un'unica volontà di cercare Dio continua a guidarli. « La vita di comunità è in modo particolare il segno, di fronte alla Chiesa e alla società, del legame che viene dalla medesima chiamata e dalla volontà comune di obbedire ad essa, al di là di ogni diversità di razza e di origine, di lingua e di cultura. Contro lo spirito di discordia e di divisione, autorità e obbedienza risplendono come un segno di quell'unica paternità che viene da Dio, della fraternità nata dallo Spirito, della libertà interiore di chi si fida di Dio, nonostante i limiti umani di quanti lo rappresentano ».48
Lo Spirito rende ciascuno disponibile per il Regno, pur nella differenza di doni e di ruoli (cf. 1 Cor 12,11). L'obbedienza alla sua azione unifica la comunità nella testimonianza della sua presenza, rende gioiosi i passi di tutti (cf. Sl 36,23) e diviene il fondamento della vita fraterna, nella quale tutti obbediscono pur con diversi compiti. La ricerca della volontà di Dio e la disponibilità a compierla è il cemento spirituale che salva il gruppo dalla frammentazione che potrebbe derivare dalle molte soggettività quando sono prive di un principio di unità.
Per una spiritualità di comunione e per una santità comunitaria
19. Una rinnovata concezione antropologica, in questi ultimi anni, ha messo molto più in evidenza l'importanza della dimensione relazionale dell'essere umano. Tale concezione trova ampie conferme nell'immagine di persona umana che emerge dalle Scritture, e, senza dubbio, ha influito anche sul modo di concepire la relazione all'interno della comunità religiosa, rendendola più attenta al valore dell'apertura all'altro- da-sé, alla fecondità del rapporto con la diversità e all'arricchimento che ne deriva ad ognuno.
Tale antropologia relazionale ha pure esercitato un influsso almeno indiretto, come abbiamo già ricordato, sulla spiritualità di comunione, e ha contribuito a rinnovare il concetto di missione, intesa come impegno condiviso con tutti i membri del popolo di Dio, in uno spirito di collaborazione e corresponsabilità. La spiritualità di comunione si prospetta come il clima spirituale della Chiesa all'inizio del terzo millennio e dunque come compito attivo ed esemplare della vita consacrata a tutti i livelli. È la strada maestra di un futuro di vita credente e di testimonianza cristiana. Essa trova il suo irrinunciabile riferimento nel mistero eucaristico, sempre più riconosciuto come centrale, proprio perché « l'Eucaristia è costitutiva dell'essere e dell'agire della Chiesa » e « si mostra alla radice della Chiesa come mistero di comunione ».49
La santità e la missione passano per la comunità, poiché il Signore risorto si fa presente in essa e attraverso di essa,50 rendendola santa e santificando le relazioni. Non ha forse Gesù promesso di esser presente dove due o tre sono riuniti nel suo nome (cf. Mt 18,20)? Il fratello e la sorella diventano in tal modo sacramento di Cristo e dell'incontro con Dio, possibilità concreta di poter vivere il comandamento dell'amore reciproco. Il cammino di santità diventa così percorso che tutta la comunità compie insieme; non solo cammino del singolo, ma sempre più esperienza comunitaria: nell'accoglienza reciproca; nella condivisione dei doni, soprattutto del dono dell'amore, del perdono e della correzione fraterna; nella comune ricerca della volontà del Signore, ricco di grazia e di misericordia; nella disponibilità a farsi carico ognuno del cammino dell'altro.
Nel clima culturale di oggi la santità comunitaria è testimonianza convincente, forse più ancora di quella del singolo: essa manifesta il perenne valore dell'unità, dono lasciatoci dal Signore Gesù. Ciò si fa evidente, in particolare, nelle comunità internazionali e interculturali che richiedono alti livelli di accoglienza e di dialogo.
Il ruolo dell'autorità per la crescita della fraternità
20. La crescita della fraternità è frutto di una carità “ordinata”. Perciò « è necessario che il diritto proprio sia il più possibile esatto nello stabilire le rispettive competenze della comunità, dei diversi Consigli, dei responsabili settoriali e del superiore. La poca chiarezza in questo settore è fonte di confusione e di conflittualità. Anche i “progetti comunitari”, che possono aiutare la partecipazione alla vita comunitaria e alla sua missione nei diversi contesti, dovrebbero avere la preoccupazione di ben definire il ruolo e la competenza dell'autorità, sempre nel rispetto delle Costituzioni ».51
Entro questo quadro, l'autorità promuove la crescita della vita fraterna attraverso il servizio dell'ascolto e del dialogo, la creazione di un clima favorevole alla condivisione e alla corresponsabilità, la partecipazione di tutti alle cose di tutti, il servizio equilibrato al singolo e alla comunità, il discernimento, la promozione dell'obbedienza fraterna.
a) Il servizio dell'ascolto
L'esercizio dell'autorità comporta che essa ascolti volentieri le persone che il Signore le ha affidato.52 San Benedetto insiste: « L'abate convochi tutta la comunità »; « a consiglio siano chiamati tutti », « perché spesso è proprio al più giovane che il Signore rivela la soluzione migliore ».53
L'ascolto è uno dei ministeri principali del superiore, per il quale egli dovrebbe essere sempre disponibile, soprattutto con chi si sente isolato e bisognoso d'attenzione. Ascoltare, infatti, significa accogliere incondizionatamente l'altro, dargli spazio nel proprio cuore. Per questo l'ascolto trasmette affetto e comprensione, dice che l'altro è apprezzato e la sua presenza e il suo parere sono tenuti in considerazione.
Chi presiede deve ricordare che chi non sa ascoltare il fratello o la sorella non sa ascoltare neppure Dio, che un ascolto attento permette di coordinare meglio le energie e i doni che lo Spirito ha dato alla comunità, e anche di tener presenti, nelle decisioni, i limiti e le difficoltà di qualche membro. Il tempo impiegato nell'ascolto non è mai tempo sprecato, e l'ascolto spesso può prevenire crisi e momenti difficili a livello sia individuale che comunitario.
b) La creazione di un clima favorevole al dialogo, alla condivisione e alla corresponsabilità
L'autorità si dovrà preoccupare di creare un ambiente di fiducia, promovendo il riconoscimento delle capacità e delle sensibilità dei singoli. Inoltre alimenterà, con le parole e con i fatti, la convinzione che la fraternità esige partecipazione e quindi informazione.
Accanto all'ascolto, avrà stima del dialogo sincero e libero per condividere i sentimenti, le prospettive e i progetti: in questo clima ognuno potrà veder riconosciuta la propria identità e migliorare le proprie capacità relazionali. Non avrà timore di riconoscere e accettare quei problemi che possono facilmente sorgere dal cercare insieme, dal decidere insieme, dal lavorare insieme, dall'intraprendere insieme le vie migliori per attuare una feconda collaborazione; al contrario, cercherà le cause degli eventuali disagi e incomprensioni, sapendo proporre rimedi, il più possibile condivisi. Si impegnerà, inoltre, a far superare qualsiasi forma di infantilismo e a scoraggiare qualunque tentativo di evitare responsabilità o di eludere impegni gravosi, di chiudersi nel proprio mondo e nei propri interessi o di lavorare in maniera solitaria.
c) La sollecitazione dell'apporto di tutti alle cose di tutti
Chi presiede ha la responsabilità della decisione finale,54 ma deve giungervi non da solo o da sola, bensì valorizzando il più possibile l'apporto libero di tutti i fratelli o di tutte le sorelle. La comunità è tale quale la rendono i suoi membri: dunque sarà fondamentale stimolare e motivare il contributo di tutte le persone, perché ognuna senta il dovere di dare il proprio apporto di carità, competenza e creatività. Tutte le risorse umane vanno infatti potenziate e fatte convergere nel progetto comunitario, motivandole e rispettandole.
Non basta metter in comune i beni materiali, ma ancor più significativa è la comunione dei beni e delle capacità personali, di doti e talenti, di intuizioni e ispirazioni, e più fondamentale ancora e da promuovere è la condivisione dei beni spirituali, dell'ascolto della Parola di Dio, della fede: « il vincolo di fraternità è tanto più forte quanto più centrale e vitale è ciò che si mette in comune ».55
Non tutti, probabilmente, saranno subito ben disposti per questo tipo di condivisione: di fronte ad eventuali resistenze, lungi dal rinunciare al progetto, l'autorità cercherà di bilanciare sapientemente la sollecitazione alla comunione dinamica e intraprendente con l'arte di pazientare, senza pretendere di vedere frutti immediati dei propri sforzi. E riconoscerà che Dio è l'unico Signore che può toccare e cambiare i cuori delle persone.
d) Al servizio del singolo e della comunità
Nell'affidare i diversi incarichi, l'autorità dovrà tener conto della personalità d'ogni fratello o sorella, delle sue difficoltà e predisposizioni, per dar modo a ciascuno, nel rispetto della libertà di tutti, d'esprimere i propri doni; al tempo stesso dovrà necessariamente considerare il bene della comunità e il servizio all'opera ad essa eventualmente affidata.
Non sempre tale composizione di finalità sarà di facile attuazione. Diventerà allora indispensabile l'equilibrio dell'autorità, che si manifesta sia nella capacità di cogliere la positività di ognuno e di utilizzare al meglio le forze disponibili, sia in quella rettitudine di intenzione che la renda interiormente libera, non troppo preoccupata di piacere e compiacere, e chiara nell'indicare il significato vero della missione per la persona consacrata, che non può ridursi alla valorizzazione delle doti di ognuno.
Sarà però altrettanto indispensabile che la persona consacrata accetti con spirito di fede, e dalle mani del Padre, l'incarico affidato, anche quando non è conforme ai suoi desideri e alle sue aspettative, o al suo modo d'intendere la volontà di Dio. Pur potendo esprimere le proprie difficoltà (anzi, manifestandole con schiettezza come contributo alla verità), obbedire in tali casi significa rimettersi alla decisione finale dell'autorità, con la convinzione che tale obbedienza è un apporto prezioso, ancorché sofferto, all'edificazione del Regno.
e) Il discernimento comunitario
« Nella fraternità, animata dallo Spirito, ciascuno intrattiene con l'altro un prezioso dialogo per scoprire la volontà del Padre e tutti riconoscono in chi presiede l'espressione della paternità di Dio e l'esercizio dell'autorità ricevuta da Dio al servizio del discernimento e della comunione ».56
Alcune volte, quando il diritto proprio lo prevede o quando lo richiede la rilevanza della decisione da prendere, la ricerca di una risposta adeguata è affidata al discernimento comunitario, nel quale si tratta di ascoltare ciò che lo Spirito dice alla comunità (cf. Ap 2,7).
Se il discernimento vero e proprio è riservato alle decisioni più importanti, lo spirito del discernimento dovrebbe caratterizzare ogni processo decisionale che coinvolga la comunità. Non dovrebbe mai mancare allora, prima d'ogni decisione, un tempo di preghiera e di riflessione individuale, assieme ad una serie di atteggiamenti importanti per scegliere insieme ciò che è giusto e a Dio gradito. Ecco alcuni di questi atteggiamenti:
– la determinazione a cercare niente altro che la volontà divina, lasciandosi ispirare dal modo di agire di Dio manifestato nella Sante Scritture e nella storia del carisma dell'Istituto, e avendo la consapevolezza che la logica evangelica è spesso “capovolta” di fronte a quella umana che cerca il successo, l'efficienza, il riconoscimento;
– la disponibilità a riconoscere in ogni fratello o sorella la capacità di cogliere la verità, anche se parziale, e perciò ad accoglierne il parere come mediazione per scoprire assieme il volere di Dio, fino al punto di saper riconoscere le idee altrui come migliori delle proprie;
– l'attenzione ai segni dei tempi, alle attese della gente, alle esigenze dei poveri, alle urgenze dell'evangelizzazione, alle priorità della Chiesa universale e particolare, alle indicazioni dei Capitoli e dei superiori maggiori;
– la libertà da pregiudizi, da attaccamenti eccessivi alle proprie idee, da schemi percettivi rigidi o distorti, da schieramenti che esasperano la diversità di vedute;
– il coraggio di motivare le proprie idee e posizioni, ma anche di aprirsi a prospettive nuove e di modificare il proprio punto di vista;
– il fermo proposito di mantenere l'unità in ogni caso, qualunque sia la decisione finale.
Il discernimento comunitario non sostituisce la natura e la funzione dell'autorità, alla quale spetta la decisione finale; tuttavia l'autorità non può ignorare che la comunità è il luogo privilegiato per riconoscere e accogliere la volontà di Dio. In ogni caso, il discernimento è momento tra i più alti della fraternità consacrata, ove risaltano con particolare chiarezza la centralità di Dio quale fine ultimo della ricerca di tutti, come pure la responsabilità e l'apporto di ognuno nel cammino di tutti verso la verità.
f) Discernimento, autorità e obbedienza
L'autorità sarà paziente nel delicato processo del discernimento, che cercherà di garantire nelle sue fasi e sostenere nei passaggi più critici, e sarà ferma nel richiedere l'applicazione di quanto deciso. Sarà attenta a non abdicare alle proprie responsabilità, magari per amore del quieto vivere o per paura di urtare la suscettibilità di qualcuno. Sentirà la responsabilità di non essere latitante in situazioni in cui occorre prendere decisioni chiare e, talvolta, sgradite.57 L'amore vero verso la comunità è proprio ciò che rende l'autorità capace di conciliare fermezza e pazienza, ascolto di ognuno e coraggio di prender decisioni, superando la tentazione di essere sorda e muta.
Si deve osservare, infine, che una comunità non può essere in stato di discernimento continuo. Dopo il tempo del discernimento c'è il tempo dell'obbedienza, cioè dell'esecuzione della decisione: entrambi sono tempi in cui è necessario vivere con spirito obbediente.
g) L'obbedienza fraterna
San Benedetto, verso la fine della sua Regola, afferma: « La virtù dell'obbedienza non deve essere solo esercitata nei confronti dell'abate, ma bisogna anche che i fratelli si obbediscano tra di loro, nella piena consapevolezza che è proprio per questa via dell'obbedienza che andranno a Dio ».58 « Essi si prevengano dunque nello stimarsi a vicenda: sopportino con instancabile pazienza le loro infermità fisiche e morali; facciano a gara nell'obbedirsi a vicenda; nessuno cerchi il proprio vantaggio, ma quello degli altri ».59 E San Basilio Magno si chiede: « In che modo bisogna obbedire gli uni agli altri? ». E risponde: « Come dei servi ai loro padroni, secondo quanto ci ha ordinato il Signore: Chi vuol essere grande tra di voi, sia ultimo di tutti e servo di tutti (cf. Mc 10, 44); Egli aggiunge poi queste parole ancora più impressionanti: “Come il Figlio dell'uomo non è venuto per essere servito, ma per servire” (Mc 10, 45); e secondo quanto dice l'Apostolo: “Per mezzo dell'amore dello Spirito, siate servi gli uni degli altri” (Gal 5, 13) ».60
La vera fraternità si fonda sul riconoscimento della dignità del fratello o della sorella, e si attua nell'attenzione all'altro e alle sue necessità, nella capacità di gioire per i suoi doni e le sue realizzazioni, nel mettere a sua disposizione il proprio tempo per ascoltare e lasciarsi illuminare. Ma ciò esige d'essere interiormente liberi.
Non è certamente libero chi è convinto che le sue idee e le sue soluzioni siano sempre le migliori; chi ritiene di poter decidere da solo senza alcuna mediazione per conoscere la volontà divina; chi si pensa sempre nel giusto e non ha dubbi che siano gli altri a dover cambiare; chi pensa solo alle sue cose e non volge nessuna attenzione alle necessità degli altri; chi pensa che obbedire sia cosa d'altri tempi, improponibile in un mondo più evoluto.
Libera, invece, è quella persona che vive costantemente protesa e attenta a cogliere in ogni situazione della vita, e soprattutto in ogni persona che gli vive accanto, una mediazione della volontà del Signore, per quanto misteriosa. Per questo « Cristo ci ha liberati, perché restassimo liberi » (Gal 5,1). Ci ha liberati perché possiamo incontrare Dio lungo le innumerevoli vie dell'esistenza d'ogni giorno.
« Il primo tra voi, si farà vostro schiavo » (Mt 20,27)
21. Anche se oggi l'assunzione delle responsabilità proprie dell'autorità può apparire un fardello particolarmente gravoso, e richiede l'umiltà del farsi servo e serva degli altri, tuttavia è sempre bene ricordare le severe parole che il Signore Gesù rivolge a coloro che sono tentati di rivestire di prestigio mondano la loro autorità: « Colui che vorrà essere il primo tra di voi, si farà vostro schiavo, appunto come il Figlio dell'uomo che non è venuto per essere servito, ma per servire e dare la sua vita in riscatto per molti » (Mt 20,27-28).
Chi cerca nel proprio ufficio un mezzo per emergere o per affermarsi, per farsi servire o per asservire, si pone palesemente al di fuori del modello evangelico dell'autorità. Meritano allora attenzione le parole che San Bernardo rivolgeva a un suo discepolo divenuto successore di Pietro: « Considera se hai fatto progressi sulla via della virtù, della saggezza, dell'intelligenza, della bontà. Sei più arrogante o più umile? Più benevolo o più altezzoso? Più indulgente o più intransigente? Che cosa hai sviluppato in te: il timore di Dio o una pericolosa sfrontatezza? ».61
L'obbedienza, anche nelle migliori condizioni, non è facile; ma è agevolata quando la persona consacrata vede l'autorità mettersi al servizio umile e operoso della fraternità e della missione: un'autorità che, pur con tutti i limiti umani, cerca di ripresentare nel suo agire atteggiamenti e sentimenti del Buon Pastore.
« Prego colei che avrà l'ufficio delle sorelle, – affermava nel suo testamento Santa Chiara d'Assisi – che si studi di presiedere alle altre per virtù e santi costumi, più che per l'ufficio, affinché le sue sorelle, provocate dal suo esempio, le obbediscano, non tanto per l'ufficio, ma piuttosto per amore ».62
La vita fraterna come missione
22. Le persone consacrate, guidate dall'autorità, sono chiamate a confrontarsi spesso con il comandamento nuovo, il comandamento che rinnova tutte le cose: « Amatevi come io vi ho amato » (Gv 15,12).
Amarsi come il Signore ha amato significa andare oltre il merito personale dei fratelli e delle sorelle, significa obbedire non ai propri desideri ma a Dio che parla attraverso la condizione e le necessità dei fratelli e delle sorelle. È necessario ricordare che il tempo dedicato a migliorare la qualità della vita fraterna non è tempo sprecato, poiché, come ha ripetutamente sottolineato il compianto Papa Giovanni Paolo II, « tutta la fecondità della vita religiosa dipende dalla qualità della vita fraterna ».63
La tensione a realizzare comunità fraterne non è soltanto preparazione alla missione, ma parte integrante di essa, dal momento che « la comunione fraterna, in quanto tale, è già apostolato ».64 Essere in missione come comunità che costruiscono quotidianamente la fraternità, nella continua ricerca della volontà di Dio, significa affermare che, seguendo il Signore Gesù, è possibile realizzare in un modo nuovo e umanizzante la convivenza umana.

TERZA PARTE
IN MISSIONE
« Come il Padre ha mandato me, anch'io mando voi »
(Gv 20,21)
In missione con tutto il proprio essere, come Gesù, il Signore
23. Il Signore Gesù ci fa comprendere, con la sua stessa forma di vita, che missione e obbedienza si appartengono reciprocamente. Nei Vangeli Gesù si presenta sempre come “il mandato dal Padre a fare la sua volontà” (cf. Gv 5,36-38; 6,38-40; 7,16-18); Egli compie sempre le cose che sono gradite al Padre. Si può dire che tutta la vita di Gesù è missione del Padre. Egli è la missione del Padre.
Come il Verbo è venuto in missione incarnandosi in una umanità che si è lasciata totalmente assumere, così noi collaboriamo alla missione di Cristo e gli permettiamo di portarla a pieno compimento soprattutto accogliendo Lui, rendendoci spazio della sua presenza e, quindi, continuazione della sua vita nella storia, per dare agli altri la possibilità di incontrarlo.
Considerando che Cristo, nella sua vita e nella sua opera, è stato l'amen (cf. Ap 3,14), il sì (cf. 2 Cor 1,20) perfetto detto al Padre, e che dire sì significa semplicemente obbedire, è impossibile pensare alla missione se non in relazione all'obbedienza. Vivere la missione implica sempre l'essere mandati, e ciò comporta il riferimento sia a colui che invia sia al contenuto della missione da svolgere. Per questo senza riferimento all'obbedienza lo stesso termine missione diventa difficilmente comprensibile e si espone al rischio di essere ridotto a qualcosa che fa riferimento solo a se stessi. Vi è sempre il pericolo di ridurre la missione ad una professione da compiere in vista della propria realizzazione e, dunque, da gestire più o meno in proprio.
In missione per servire
24. Nei suoi Esercizi spirituali S'ant'Ignazio di Loyola scrive che il Signore chiama tutti e dice: « Chi vuol venire con me deve lavorare con me, perché seguendomi nella fatica e nella sofferenza, mi segua anche nella gloria ».65 La missione deve misurarsi, oggi come ieri, con notevoli difficoltà, che possono essere affrontate solo con la grazia che viene dal Signore, nella consapevolezza, umile e forte, di essere inviati da Lui e di poter, proprio per questo, contare sul suo aiuto.
Grazie all'obbedienza si ha la certezza di servire il Signore, di essere « servi e serve del Signore », nel proprio agire e nel proprio soffrire. Tale certezza è fonte di impegno incondizionato, di fedeltà tenace, di serenità interiore, di servizio disinteressato, di dedizione delle migliori energie. « Chi obbedisce ha la garanzia di essere davvero in missione, alla sequela del Signore e non alla rincorsa dei propri desideri o delle proprie aspettative. E così è possibile sapersi condotti dallo Spirito del Signore e sostenuti, anche in mezzo a grandi difficoltà, dalla sua mano sicura (cf. At 20,22) ».66
Si è in missione quando, lungi dall'inseguire la propria affermazione, si è in primo luogo condotti dal desiderio di compiere l'adorabile volontà di Dio. Tale desiderio è l'anima dell'orazione (« Venga il tuo Regno, sia fatta la tua volontà ») e la forza dell'apostolo. La missione richiede l'impegno di tutte le doti e di tutti i talenti umani, i quali concorrono alla salvezza quando sono immessi nel fiume della volontà di Dio, che porta le cose che passano nell'oceano delle realtà eterne, dove Dio, sconfinata felicità, sarà tutto in tutti (cf. 1 Cor 15,28).
Autorità e missione
25. Tutto ciò implica che si riconosca all'autorità un compito importante nei confronti della missione, nella fedeltà al proprio carisma. Compito non semplice, né esente da difficoltà ed equivoci. In passato il rischio poteva venire da un'autorità orientata prevalentemente verso la gestione delle opere, con il pericolo di trascurare le persone; oggi, invece, il rischio può venire dal timore eccessivo, da parte dell'autorità, di urtare le suscettibilità personali, o da una frammentazione di competenze e responsabilità che indebolisce la convergenza verso l'obiettivo comune e vanifica lo stesso ruolo dell'autorità.
Questa, tuttavia non è responsabile soltanto dell'animazione della comunità, ma ha pure una funzione di coordinamento delle varie competenze in ordine alla missione, nel rispetto dei ruoli e secondo le norme interne dell'Istituto. Se l'autorità non può (e non deve) fare tutto, è però responsabile ultima del tutto.67
Molteplici sono le sfide che il momento presente pone all'autorità di fronte al compito di coordinare le energie in vista della missione. Anche qui si elencano alcuni compiti ritenuti importanti nel servizio dell'autorità. Essa:
a) Incoraggia ad assumere le responsabilità e le rispetta quando assunte
Ad alcuni le responsabilità possono suscitare un senso di timore. È quindi necessario che l'autorità trasmetta ai propri collaboratori la fortezza cristiana e il coraggio nell'affrontare le difficoltà, superando paure e atteggiamenti rinunciatari.
Sarà sua premura il condividere non solo le informazioni ma anche le responsabilità, impegnandosi poi a rispettare ciascuno nella propria giusta autonomia. Ciò comporta da parte dell'autorità un paziente lavoro di coordinamento e, da parte della persona consacrata, la sincera disponibilità a collaborare.
L'autorità deve “esserci” quando occorre, per favorire nei membri della comunità il senso dell'interdipendenza, lontana tanto dalla dipendenza infantile quanto dall'indipendenza autosufficiente. Tutto ciò è frutto di quella libertà interiore che consente ad ognuno di lavorare e collaborare, di sostituire ed essere sostituito, di essere protagonista e di dare il proprio apporto anche stando nelle retrovie.
Chi esercita il servizio dell'autorità si guarderà dal cedere alla tentazione dell'autosufficienza personale, dal credere cioè che tutto dipenda da lui o da lei, e che non sia così importante e utile favorire la partecipazione corale comunitaria, poiché è meglio fare un passo assieme che due (o anche più) da soli.
b) Invita ad affrontare le diversità in spirito di comunione
I rapidi cambi culturali in corso non solo provocano trasformazioni strutturali che hanno riflessi sulle attività e sulla missione, ma possono dar luogo a tensioni all'interno delle comunità, dove diversi tipi di formazione culturale o spirituale orientano a dare letture diverse dei segni dei tempi e quindi a proporre progetti differenti, non sempre conciliabili. Tali situazioni possono essere più frequenti oggi rispetto al passato, poiché cresce il numero delle comunità costituite da persone che provengono da diverse etnie o culture e si accentuano le differenze generazionali. L'autorità è chiamata a servire con spirito di comunione anche queste comunità composite, aiutandole ad offrire, in un mondo segnato da molte divisioni, la testimonianza che è possibile vivere assieme ed amarsi anche se diversi. Dovrà allora tener fermi alcuni principi teorico-pratici:
– ricordare che, nello spirito del vangelo, il conflitto di idee non diviene mai conflitto di persone;
– richiamare che la pluralità di prospettive favorisce l'approfondimento delle questioni;
– favorire la comunicazione, così che il libero scambio di idee chiarisca le posizioni e faccia emergere il contributo positivo di ciascuno;
– aiutare a liberarsi dall'egocentrismo e dall'etnocentrismo, che tendono a riversare sugli altri le cause dei mali, per arrivare ad una mutua comprensione;
– rendere consapevoli che l'ideale non è quello di avere una comunità senza conflitti, ma una comunità che accetta di affrontare le proprie tensioni per risolverle positivamente, cercando soluzioni che non ignorino nessuno dei valori a cui è necessario fare riferimento.
c) Mantiene l'equilibrio tra le varie dimensioni della vita consacrata
Queste, infatti, possono entrare in tensione tra di loro. L'autorità deve vegliare perché l'unità di vita sia salva e di fatto venga rispettato il più possibile l'equilibrio tra tempo dedicato alla preghiera e tempo dedicato al lavoro, tra individuo e comunità, tra impegno e riposo, tra attenzione alla vita comune e attenzione al mondo e alla Chiesa, tra formazione personale e formazione comunitaria.68
Uno degli equilibri più delicati è quello tra comunità e missione, tra vita ad intra e vita ad extra.69 Dato che normalmente l'urgenza delle cose da fare può indurre a trascurare le cose che riguardano la comunità, e che sempre più spesso si è oggi chiamati a operare come singoli, è opportuno che siano rispettate alcune regole irrinunciabili, che garantiscano al tempo stesso uno spirito di fraternità nella comunità apostolica e una sensibilità apostolica nella vita fraterna.
Sarà importante che l'autorità sia garante di queste regole e ricordi a tutti e ad ognuno che quando una persona della comunità è in missione, o compie un qualsiasi servizio apostolico, anche se opera da sola agisce sempre in nome dell'Istituto o della comunità; anzi, opera grazie alla comunità. Spesso, infatti, se essa può svolgere quella determinata attività è perché qualcuno della comunità ha dato il suo tempo per lei, o l'ha consigliata, o le ha trasmesso un certo spirito; spesso, inoltre, chi rimane in comunità sostituisce in certi lavori di casa la persona impegnata fuori, o prega per lei, o la sostiene con la propria fedeltà.
E allora è doveroso non solo che l'apostolo ne sia profondamente grato, ma resti strettamente unito alla propria comunità in tutto quello che fa; che non se ne appropri e si sforzi ad ogni costo di camminare insieme, aspettando, se necessario, chi procede più lentamente, valorizzando l'apporto d'ognuno, condividendo il più possibile gioie e fatiche, intuizioni e incertezze, perché tutti sentano come proprio l'apostolato d'ogni altro, senza invidie e gelosie. L'apostolo sia certo che, per quanto donerà di sé alla comunità, non pareggerà mai il conto con quello che da essa ha ricevuto e sta ricevendo.
d) Ha un cuore misericordioso
San Francesco d'Assisi, in una commovente lettera ad un ministro/ superiore, dava le seguenti istruzioni circa eventuali debolezze personali dei suoi frati: « E in questo voglio conoscere se tu ami il Signore e ami me servo suo e tuo, se farai questo, e cioè: che non ci sia mai alcun frate al mondo, che abbia peccato quanto poteva peccare, il quale, dopo aver visto i tuoi occhi, se ne torni via senza il tuo perdono misericordioso, se egli lo chiede; e se non chiedesse misericordia, chiedi tu a lui se vuole misericordia. E se, in seguito, mille volte peccasse davanti ai tuoi occhi, amalo più di me per questo: che tu possa attirarlo al Signore; e abbi sempre misericordia di tali fratelli ».70
L'autorità è chiamata a sviluppare una pedagogia del perdono e della misericordia, ad essere cioè strumento dell'amore di Dio che accoglie, corregge e rilancia sempre una nuova possibilità per il fratello o la sorella che sbagliano e cadono in peccato. Soprattutto dovrà ricordare che senza la speranza del perdono la persona stenta a riprendere il suo cammino e tende inevitabilmente ad aggiungere male a male e cadute a cadute. La prospettiva della misericordia, invece, afferma che Dio è capace di trarre un percorso di bene anche dalle situazioni di peccato.71 Si adoperi, dunque, l'autorità perché tutta la comunità apprenda questo stile misericordioso.
e) Ha il senso della giustizia
Se l'invito di san Francesco d'Assisi a perdonare il fratello che pecca può essere considerato una preziosa regola generale, si deve riconoscere che ci possono essere dei comportamenti, nei membri di alcune fraternità di consacrati, che ledono gravemente il prossimo e che implicano una responsabilità nei confronti di persone esterne alla comunità e nei confronti della stessa istituzione cui appartengono. Se occorre comprensione verso le colpe dei singoli, è anche necessario avere un rigoroso senso di responsabilità e carità verso coloro che eventualmente sono stati danneggiati dal comportamento scorretto di qualche persona consacrata.
Colui o colei che sbaglia sappia che deve rispondere personalmente delle conseguenze dei suoi atti. La comprensione verso il confratello non può escludere la giustizia, specie nei confronti di persone indifese e vittime di abusi. Accettare di riconoscere il proprio male, e assumersene la responsabilità e le conseguenze, è già parte di un cammino di misericordia: come per Israele che si allontana dal Signore, l'accettare le conseguenze del male (è il caso dell'esperienza dell'esilio) è il primo modo di riprendere il cammino di conversione e di riscoprire più profondamente il proprio rapporto con Lui.
f) Promuove la collaborazione con i laici
La crescente collaborazione con i laici nelle opere e attività condotte da persone consacrate pone sia alla comunità che all'autorità nuove domande, che esigono nuove risposte. « La partecipazione dei laici non raramente porta inattesi e fecondi approfondimenti di alcuni aspetti del carisma », dato che i laici sono invitati ad offrire « alle famiglie religiose il prezioso contributo della loro secolarità e del loro specifico servizio ».72
È stato opportunamente ricordato che, per raggiungere l'obiettivo di una mutua collaborazione tra religiosi e laici, « è necessario avere comunità religiose con una chiara identità carismatica, assimilata e vissuta, in grado cioè di trasmetterla anche agli altri con disponibilità alla condivisione: comunità religiose con un'intensa spiritualità e dall'entusiasta missionarietà per comunicare il medesimo spirito e il medesimo slancio evangelizzatore; comunità religiose che sappiano animare e incoraggiare i laici a condividere il carisma del proprio Istituto, secondo la loro indole secolare e secondo il loro diverso stile di vita, invitandoli a scoprire nuove forme di attualizzare lo stesso carisma e missione. Così la comunità religiosa può diventare un centro di irradiazione, di forza spirituale, di animazione, dove i diversi apporti contribuiscono alla costruzione del corpo di Cristo che è la Chiesa ».73
È necessario, inoltre, che sia ben definita la mappa delle competenze e responsabilità, tanto dei laici che dei religiosi, come pure degli organismi intermedi (Consigli di amministrazione e simili). In tutto ciò chi presiede alla comunità dei consacrati ha un ruolo insostituibile.
Le difficili obbedienze
26. Nello svolgimento concreto della missione, alcune obbedienze possono presentarsi particolarmente difficili, dal momento che le prospettive o le modalità dell'azione apostolica o diaconale possono essere percepite e pensate in maniere diverse. Di fronte a certe obbedienze difficili, all'apparenza addirittura “assurde”, può sorgere la tentazione della sfiducia e persino dell'abbandono: vale la pena continuare? Non posso realizzare meglio le mie idee in un altro contesto? Perché logorarsi in contrasti sterili?
Già san Benedetto affrontava la questione di una obbedienza « molto gravosa, o addirittura impossibile ad eseguirsi »; e san Francesco d'Assisi considerava il caso in cui « il suddito vede cose migliori e più utili alla sua anima di quelle che gli ordina il prelato [il superiore] ». Il Padre del monachesimo risponde chiedendo un dialogo libero, aperto, umile e fiducioso tra monaco e abate; alla fine però, se richiesto, il monaco « obbedisca per amore di Dio e confidando nel suo aiuto ».74 Il Santo di Assisi invita ad attuare un'“obbedienza caritativa”, in cui il frate sacrifica volontariamente le sue vedute ed esegue il comando richiesto, perché in questo modo « soddisfa a Dio e al prossimo »;75 e vede un”'obbedienza perfetta” là dove, pur non potendo obbedire perché gli viene comandato « qualcosa contro la sua anima », il religioso non rompe l'unità con il superiore e la comunità, pronto anche a sopportare persecuzioni a causa di ciò. « Infatti – osserva san Francesco – chi sostiene la persecuzione piuttosto che volersi separare dai suoi fratelli, rimane veramente nella perfetta obbedienza, poiché offre la sua anima per i suoi fratelli ». 76 Ci viene così ricordato che l'amore e la comunione rappresentano valori supremi, ai quali sottostanno anche l'esercizio dell'autorità e dell'obbedienza.
Si deve riconoscere che è comprensibile, da una parte, un certo attaccamento a idee e convinzioni personali, frutto di riflessione o di esperienza e maturate nel tempo, ed è anche cosa buona cercare di difenderle e portarle avanti, sempre nella prospettiva del Regno, in un dialogo schietto e costruttivo. D'altra parte, non va dimenticato che il modello è sempre Gesù di Nazareth, il quale anche nella passione chiese a Dio di compiere la sua volontà di Padre, né si tirò indietro di fronte alla morte di croce (cf. Eb 5,7-9).
La persona consacrata, quando le viene richiesto di rinunciare alle proprie idee o ai propri progetti, può sperimentare smarrimento e senso di rifiuto dell'autorità, o avvertire dentro di sé « forti grida e lacrime » (Eb 5,7) e l'implorazione che passi l'amaro calice. Ma quello è anche il momento in cui affidarsi al Padre perché si compia la sua volontà e per poter così partecipare attivamente, con tutto se stesso, alla missione di Cristo « per la vita del mondo » (Gv 6,51).
È nel pronunciare questi difficili “sì” che si può comprendere fino in fondo il senso dell'obbedienza come supremo atto di libertà, espresso in un totale e fiducioso abbandono di sé a Cristo, Figlio liberamente obbediente al Padre; e si può comprendere il senso della missione come offerta obbediente di se stessi, che attira la benedizione dell'Altissimo: « Io ti benedirò con ogni benedizione.... (E) saranno benedette tutte le nazioni della terra, perché tu hai obbedito alla mia voce » (Gn 22,17.18). In quella benedizione la persona consacrata obbediente sa che ritroverà tutto quello che ha lasciato con il sacrificio del suo distacco; in quella benedizione è nascosta anche la piena realizzazione della sua stessa umanità (cf. Gv 12,25).
Obbedienza e obiezione di coscienza
27. Può sorgere qui un interrogativo: ci possono essere situazioni in cui la coscienza personale sembra non permettere di seguire le indicazioni date dall'autorità? Può avvenire, insomma, che il consacrato debba dichiarare, in relazione alle norme o ai suoi superiori: « Bisogna obbedire a Dio piuttosto che agli uomini » (At 5,29)? È il caso della cosiddetta obiezione di coscienza, di cui parlò già Paolo VI,77 e che va colta nel suo autentico significato.
Se è vero che la coscienza è il luogo ove risuona la voce di Dio che ci indica come comportarci, è anche vero che occorre imparare ad ascoltare questa voce con grande attenzione per saperla riconoscere e distinguere da altre voci. Non bisogna infatti confondere questa voce con quelle che emergono da un soggettivismo che ignora o trascura le fonti e i criteri irrinunciabili e vincolanti nella formazione del giudizio di coscienza: « è il “cuore” convertito al Signore e all'amore del bene la sorgente dei giudizi veri della coscienza »,78 e « la libertà della coscienza non è mai libertà “dalla” verità, ma sempre e solo “nella” verità ».79
La persona consacrata dovrà dunque riflettere a lungo prima di concludere che non l'obbedienza ricevuta, ma quanto avverte dentro di sé rappresenta la volontà di Dio. Dovrà ricordare, inoltre, che la legge della mediazione va tenuta presente in tutti i casi, guardandosi dall'assumere decisioni gravi senza alcun confronto e verifica. Rimane certo indiscutibile che ciò che conta è arrivare a conoscere e a compiere la volontà di Dio, ma dovrebbe essere altrettanto indiscutibile che la persona consacrata si è impegnata con voto a cogliere questa santa volontà attraverso determinate mediazioni. Dire che ciò che conta è la volontà di Dio, non le mediazioni, e rifiutarle, o accettarle solo a piacimento, può togliere significato al proprio voto e svuotare la propria vita di una sua caratteristica essenziale.
Di conseguenza, « fatta eccezione per un ordine che fosse manifestamente contrario alla legge di Dio e alle costituzioni dell'Istituto, o che implicasse un male grave e certo – nel qual caso l'obbligo dell'obbedienza non esiste –, le decisioni dei superiori riguardano un campo in cui la valutazione del bene migliore può variare secondo i punti di vista. Il voler concludere, dal fatto che un ordine dato appaia oggettivamente meno buono, che esso è illegittimo e contrario alla coscienza, significherebbe misconoscere, in maniera poco realistica, l'oscurità e l'ambivalenza di non poche realtà umane. Inoltre il rifiuto di obbedienza porta con sé un danno spesso grave, per il bene comune. Un religioso non dovrebbe ammettere facilmente che ci sia contraddizione tra il giudizio della sua coscienza e quello del suo superiore. Questa situazione eccezionale qualche volta comporterà un'autentica sofferenza interiore sull'esempio di Cristo stesso che “imparò l'obbedienza dalle cose che patì” (Eb 5,8) ».80
La difficile autorità
28. Ma anche l'autorità può cadere nello scoraggiamento e nel disincanto: di fronte alle resistenze di alcune persone o comunità, di fronte a certe questioni che sembrano irrisolvibili, può sorgere la tentazione di lasciar perdere e di considerare inutile ogni sforzo per migliorare la situazione. Si profila, allora, il pericolo di diventare gestori della routine, rassegnati alla mediocrità, inibiti ad intervenire, privi del coraggio di additare le mete dell'autentica vita consacrata e correndo il rischio di smarrire l'amore delle origini e il desiderio di testimoniarlo.
Quando l'esercizio dell'autorità pesa e si fa difficile, è bene ricordare che il Signore Gesù considera tale compito un atto d'amore verso di Lui (« Simone di Giovanni, mi ami tu? »: Gv 21,16); e diviene salutare il riascoltare le parole di Paolo: « Siate lieti nella speranza, forti nella tribolazione, perseveranti nella preghiera, solleciti per le necessità dei fratelli » (Rm 12,12-13).
Il silenzioso travaglio interiore che accompagna la fedeltà al proprio compito, segnato talora dalla solitudine e dall'incomprensione di coloro ai quali ci si dona, diviene via di santificazione personale e mediazione di salvezza per le persone a causa delle quali si soffre.
Obbedienti fino alla fine
29. Se la vita del credente è tutta una ricerca di Dio, allora ogni giorno dell'esistenza diviene un continuo apprendimento dell'arte di ascoltare la sua voce per eseguire la sua volontà. Si tratta, certo, di una scuola impegnativa, quasi una lotta tra quell'io che tende ad essere padrone di sé e della sua storia e quel Dio che è “il Signore” di ogni storia; scuola in cui si apprende a fidarsi così tanto di Dio e della sua paternità, da porre fiducia anche negli uomini suoi figli e nostri fratelli. Cresce così la certezza che il Padre non abbandona mai, nemmeno nel momento in cui è necessario affidare la cura della propria vita alle mani di fratelli, nei quali occorre riconoscere il segno della sua presenza e la mediazione della sua volontà.
Con un atto d'obbedienza, sia pur inconsapevole, siamo venuti alla vita, accogliendo quella Volontà buona che ci ha preferiti alla non esistenza. Concluderemo il cammino con un altro atto d'obbedienza, che vorremmo il più possibile cosciente e libero, ma soprattutto espressione di abbandono verso quel Padre buono che ci chiamerà definitivamente a sé, nel suo regno di luce infinita, ove avrà termine la nostra ricerca, e i nostri occhi lo vedranno, in una domenica senza fine. Allora saremo pienamente obbedienti e realizzati, poiché diremo per sempre sì a quell'Amore che ci ha costituiti per essere felici con Lui e in Lui.
Una preghiera dell'autorità
30. « O buon pastore, Gesù, pastore buono, pastore clemente, pastore affabile, un pastore povero e misero alza il suo grido verso di te, un pastore debole, e inesperto e inutile, e tuttavia un pastore, quale che sia, delle tue pecore.
« Insegna a me tuo servo, o Signore, insegnami ti prego, per il tuo Spirito Santo, come possa servire i miei fratelli e spendermi per loro. Dammi, o Signore, per la tua grazia ineffabile, di saper sopportare con pazienza le loro debolezze, di saper condividere con benevolenza le loro sofferenze, e aiutarli con discrezione. Alla scuola del tuo Spirito possa imparare a consolare chi è triste, a rafforzare i pusillanimi, a rialzare chi è caduto, ad essere debole con i deboli, ad indignarmi con chi patisce scandalo, a farmi tutto a tutti per salvare tutti. Metti sulla mia bocca parole vere e giuste e gradevoli, così che essi siano edificati nella fede, nella speranza e nella carità, nella castità e nell'umiltà, nella pazienza e nell'obbedienza, nel fervore dello spirito e nello slancio del cuore.
« Li affido alle tue sante mani e alla tua tenera provvidenza, perché nessuno li rapisca dalla tua mano né dalla mano del tuo servo al quale li hai affidati, ma possano perseverare con gioia nel santo proposito e, perseverando, ottengano la vita eterna, con il tuo aiuto, o dolcissimo nostro Signore, che vivi e regni per tutti i secoli dei secoli. Amen ».81
Preghiera a Maria
31. O dolce e santa Vergine Maria, Tu all'annuncio dell'angelo, con la tua obbedienza credente e interrogante, ci ha dato Cristo. A Cana Tu hai mostrato, con il tuo cuore attento, come agire con responsabilità. Tu non hai atteso passivamente l'intervento del Figlio tuo, ma lo hai prevenuto, rendendolo consapevole delle necessità e prendendo, con discreta autorità, l'iniziativa di inviare a Lui i servi.
Ai piedi della croce, l'obbedienza ha fatto di Te la Madre della Chiesa e dei credenti, mentre nel Cenacolo ogni discepolo ha riconosciuto in Te la dolce autorità dell'amore e del servizio.
Aiutaci a comprendere che ogni vera autorità nella Chiesa e nella vita consacrata ha il suo fondamento nell'essere docili alla volontà di Dio e che ognuno di noi diviene, di fatto, autorità per gli altri con la propria vita vissuta in obbedienza a Dio.
O Madre clemente e pia, « Tu che hai fatto la volontà del Padre, pronta nell'obbedienza », 82 rendi la nostra vita attenta alla Parola, fedele nella sequela di Gesù Signore e Servo nella luce e con la forza dello Spirito Santo, gioiosa nella comunione fraterna, generosa nella missione, sollecita nel servizio ai poveri, protesa verso il giorno in cui l'obbedienza della fede sfocerà nella festa dell'Amore senza fine.
Il 5 maggio 2008, il Santo Padre ha approvato la presente Istruzione della Congregazione per gli istituti di Vita Consacrata e le Società di Vita Apostolica e ne ha ordinato la pubblicazione.
Roma, 11 maggio 2008, Solennità della Pentecoste.
Franc Card. Rodé, C.M.
Prefetto
+ Gianfranco A. Gardin, OFM Conv.
Segretario

INDICE
Introduzione
1. La vita consacrata testimone della ricerca di Dio
2. Un cammino di liberazione
3. Destinatari, intento e limiti del documento
PRIMA PARTE
Consacrazione e ricerca della volontà di Dio
4. Chi stiamo cercando?
5. L'obbedienza come ascolto
6. « Ascolta, Israele » (Dt 6,4)
7. L'obbedienza alla Parola di Dio
8. Alla sequela di Gesù, il Figlio obbediente al Padre
9. Obbedienti a Dio attraverso mediazioni umane
10. Imparare l'obbedienza nel quotidiano
11. Nella luce e nella forza dello Spirito
12. Autorità al servizio dell'obbedienza alla volontà di Dio
13. Alcune priorità nel servizio dell'autorità
a) Nella vita consacrata l'autorità è prima di tutto un'autorità spirituale
b) L'autorità è chiamata a garantire alla sua comunità il tempo e la qualità della preghiera
c) L'autorità è chiamata a promuovere la dignità della persona
d) L'autorità è chiamata ad infondere coraggio e speranza nelle difficoltà
e) L'autorità è chiamata a tener vivo il carisma della propria famiglia religiosa
f) L'autorità è chiamata a tener vivo il “sentire cum Ecclesia
g) L'autorità è chiamata ad accompagnare il cammino di formazione permanente
14. Il servizio dell'autorità alla luce della normativa ecclesiale
15. In missione con la libertà dei figli di Dio
SECONDA PARTE
Autorità e obbedienza nella vita fraterna
16. Il comandamento nuovo
17. L'autorità a servizio della comunità, la comunità a servizio del Regno
18. Docili allo Spirito che conduce all'unità
19. Per una spiritualità di comunione e per una santità comunitaria
20. Il ruolo dell'autorità per la crescita della fraternità
a) Il servizio dell'ascolto
b) La creazione di un clima favorevole al dialogo, alla condivisione e alla corresponsabilità
c) La sollecitazione dell'apporto di tutti alle cose di tutti
d) Al servizio del singolo e della comunità
e) Il discernimento comunitario
f) Discernimento, autorità e obbedienza
g) L'obbedienza fraterna
21. « Il primo tra voi, si farà vostro schiavo » (Mt 20,27)
22. La vita fraterna come missione
TERZA PARTE
In missione
23. In missione con tutto il proprio essere, come Gesù, il Signore
24. In missione per servire
25. Autorità e missione
a) Incoraggia ad assumere le responsabilità e le rispetta quando assunte
b) Invita ad affrontare le diversità in spirito di comunione
c) Mantiene l'equilibrio tra le varie dimensioni della vita consacrata
d) Ha un cuore misericordioso
e) Ha il senso della giustizia
f) Promuove la collaborazione con i laici
26. Le difficili obbedienze
27. Obbedienza e obiezione di coscienza
28. La difficile autorità
29. Obbedienti fino alla fine
30. Una preghiera dell'autorità
31. Preghiera a Maria


1 Cf. Giovanni Paolo II, Esortazione Apostolica post-sinodale Vita consecrata (25 marzo 1996), 1.
2 Dante Alighieri, La Divina Commedia, Paradiso, III, 85.
3 Cf. Congregazione per gli Istituti di vita consacrata e le Società di vita apostolica, Istruzione La vita fraterna in comunità (2 febbraio 1994), 5; Congregazione per i Religiosi e gli Istituti Secolari, Istruzione Elementi essenziali dell'insegnamento della Chiesa sulla vita religiosa (31 maggio 1983), 21.
4 Cf. Codice di Diritto Canonico, can. 631, § 1; cf. Vita consecrata, 42.
5 Cf. Giovanni Paolo II, Lettera Apostolica Novo millennio ineunte (6 gennaio 2001), 43-45; Vita consecrata, 46; 50.
6 Congregazione per gli Istituti di vita consacrata e le Società di vita apostolica, Istruzione Potissimum institutioni (2 febbraio 1990), in particolare i nn. 15, 24-25, 30-32.
7 In particolare i nn. 47-52.
8 In particolare i nn. 42-43, 91-92.
9 Congregazione per gli Istituti di vita consacrata e le Società di vita apostolica, Istruzione Ripartire da Cristo (19 maggio 2002), in particolare i nn. 7 e 14.
10 San Bernardo, De diversis, 42,3: PL 183,662B.
11 S. Bernardo, De errore Abelardi, 8, 21: PL 182,1070A.
12 Benedetto XVI, Lettera Enciclica Spe salvi (30 novembre 2007), 43; cf. Conc. Ecum. Lateranense IV, in DS 806.
13 « Più interno del mio stesso intimo »: Sant'Agostino, Confessioni, III, 6, 11.
14 Benedetto XVI, Lettera al Prefetto della Congregazione per gli Istituti di Vita Consacrata e le Società di Vita Apostolica in occasione della Plenaria, 27 settembre 2005, in Insegnamenti di Benedetto XVI, 2005, I, Città del Vaticano, 588.
15 San Benedetto, Regola, Prologo, 3. Cf. anche Sant'Agostino, Regola, 7; San Francesco d'Assisi, Regola non bollata, I, 1; Regola bollata, I, 1; cf. Vita consecrata, 46.
16 Codice di Diritto Canonico, can. 618.
17 Cf. Conc. Ecum. Vaticano II, Decreto sul rinnovamento della vita religiosa Perfectae caritatis, 14. Cf. Codice di Diritto Canonico, can. 601.
18 Paolo VI, Esortazione Apostolica Evangelica testificatio (29 giugno 1971), 29.
19 Cf. Evangelica testificatio, 25.
20 Sant'Ignazio di Loyola, Costituzioni della Compagnia di Gesù, 84.
21 Cf. Benedetto XVI, Esortazione Apostolica post-sinodale Sacramentum caritatis (22 febbraio 2007), 12.
22 Cf. Congregazione per i Religiosi e gli Istituti Secolari e Congregazione per i Vescovi, Note direttive sulle relazioni tra i Vescovi e i Religiosi nella Chiesa Mutuae relationes (14 maggio 1978), 13.
23 Perfectae caritatis, 14.
24 Benedetto XVI, Omelia nella Santa Messa per l'inizio del ministero (24 aprile 2005), in AAS 97 (2005), p. 709.
25 Sant'ignazio d'antiochia, Lettera a Policarpo 4, 1.
26 Cf. Sant'Agostino, Enarrationes in Psalmos 70. I. 2: PL 36,875.
27 Cf. La vita fraterna in comunità, 50.
28 Benedetto XVI, Discorso ai superiori generali, 22 maggio 2006, in Insegnamenti di Benedetto XVI, II, 1, Città del Vaticano, 659; cf. Ripartire da Cristo, 24-26.
29 Cf. Conc. ecum. Vaticano II, Costituzione Lumen gentium, 11; Ripartire da Cristo, 26.
30 Cf. Sacramentum caritatis 8.37.81.
31 Cf. Vita consecrata, 42.
32 Cf. Mutuae Relationes, 34-35.
33 Benedetto XVI, Omelia della Messa crismale (20 marzo 2008), in L'Osservatore Romano, 20-21 marzo 2008, p. 8.
34 Ripartire da Cristo, 32.
35 Cf. Codice di Diritto Canonico, can. 590, § 2.
36 Cf. VC 46.
37 Vita consecrata, 70.
38 Cf. La vita fraterna in comunità, 32.
39 Cf. Codice di Diritto Canonico, cann. 617-619.
40 Codice di Diritto Canonico, can. 618.
41 Codice di Diritto Canonico, can. 618.
42 Codice di Diritto Canonico, can. 601.
43 Codice di Diritto Canonico, can. 619.
44 Infatti la comunità religiosa è protesa a conseguire e manifestare il primato dell'amore di Dio, che è il fine stesso della vita consacrata, e dunque anche il suo primo dovere e il primo apostolato dei singoli membri della comunità. Cf. Codice di Diritto Canonico, cann. 573; 607; 663, § 1; 673.
45 Codice di Diritto Canonico, can. 619.
46 Cf. Codice di Diritto Canonico, cann. 619; 602; 618.
47 Cf. Perfectae caritatis, 14.
48 Vita consecrata, 92.
49 Sacramentum caritatis, 15.
50 Cf. Vita consecrata, 42.
51 La vita fraterna in comunità, 51.
52 Cf. Perfectae caritatis, 14.
53 San Benedetto, Regola 3, 1.3.
54 Cf. Vita consecrata, 43; La vita fraterna in comunità, 50c; Ripartire da Cristo, 14.
55 La vita fraterna in comunità, 32.
56 Vita consecrata, 92.
57 Cf. Vita consecrata, 43.
58 San Benedetto, Regola 71, 1-2.
59 San Benedetto, Regola, 72, 4-7.
60 San Basilio, Le Regole più brevi, 115: PG 31, 1161.
61 San Bernardo, De consideratione, II, XI, 20: PL 182,754D.
62 Santa Chiara d'Assisi, Testamento, 61-62.
63 Giovanni Paolo II alla Plenaria della Congregazione per la Vita Consacrata e le Società di Vita Apostolica (20 novembre 1992), in AAS 85 (1993), 905; cf. La vita fraterna in comunità, 54; 71.
64 La vita fraterna in comunità, 54.
65 Sant'Ignazio di Loyola, Esercizi spirituali, 95,4-5.
66 Vita consecrata, 92.
67 Cf. Vita consecrata, 43.
68 Cf. La vita fraterna in comunità, 50.
69 Cf. La vita fraterna in comunità, 59.
70 San Francesco d'Assisi, Lettera a un Ministro, 7-10.
71 Cf. Giovanni Paolo II, Lettera Enciclica Dives in misericordia (30 novembre 1980), 6.
72 Vita consecrata, 55; cf. Ripartire da Cristo, 31.
73 La vita fraterna in comunità, 70.
74 San Benedetto, Regola 68, 1-5.
75 San Francesco d'Assisi, Ammonizione III, 5-6.
76 San Francesco d'Assisi, Ammonizione III, 9.
77 Cf. Paolo VI, Evangelica testificatio, 28-29.
78 Giovanni Paolo II, Lettera Enciclica Veritatis splendor (6 agosto 1993), 64.
79 Veritatis splendor, 64.
80 Evangelica testificatio, 28.
81 Aelredo di Rievaulx, Oratio pastoralis, 1; 7; 10, in CC CM I, 757-763..
82 Vita consecrata, 112.