giovedì 10 luglio 2008

Parole di pace
















(Le Monde 26-06-2008)

Sarkozy affirme que la création d'un Etat palestinien est "une priorité pour la France"

(nell'immagine il muro di Betlemme)










BETHLÉEM (CISJORDANIE) ENVOYÉ SPÉCIAL

Pour sa première visite dans les territoires occupés, Nicolas Sarkozy a rendu, mardi 24 juin, un hommage appuyé à Mahmoud Abbas, président de l'Autorité palestinienne. Il l'a qualifié d'"homme de paix" et a rejeté, s'adressant au Mouvement de la résistance islamique (Hamas), "toute discussion avec les poseurs de bombes". "Il faut séparer ceux qui veulent la paix d'avec les terroristes", a-t-il insisté.



Le président français a répété que la création de l'Etat palestinien est "une priorité pour la France". Insistant sur le fait qu'il est "un ami d'Israël", il a réaffirmé que "la sécurité de l'Etat juif sera mieux assurée lorsque la Palestine aura un Etat". "On ne résoudra pas l'injustice faite au peuple juif en créant les conditions d'une injustice pour le peuple palestinien", a-t-il assuré, promettant que la France et l'Union européenne qui, à ses yeux, n'ont pas été assez présentes dans le processus de paix, devaient s'engager beaucoup plus.

"La France est prête à mettre à votre disposition la puissance de son économie, la puissance de ses finances, ses soldats, la puissance de sa diplomatie pour que la paix vienne maintenant ; pas demain, pas après-demain : maintenant", a appuyé M. Sarkozy.

Cette rencontre, la troisième avec Mahmoud Abbas, a été l'occasion pour M. Sarkozy de lui dire que ses bonnes relations avec Israël ne l'empêchent pas d'être aussi "l'ami du peuple palestinien" et de préciser qu'"il n'y a pas deux langages, un langage à la Knesset et un langage différent ici. Il n'y a pas deux poids-deux mesures : la France est aux côtés de ceux qui veulent la paix".

Et la paix, pour M. Sarkozy, doit être avant tout l'oeuvre des Israéliens et des Palestiniens. "On veut vous aider à créer les conditions de la confiance", a-t-il fait remarquer, désireux de jouer un rôle de bons offices.

Pour la première fois, venant de Jérusalem, le couple présidentiel a pu se rendre compte de visu d'une partie de la situation sur le terrain. Interrogé sur le mur qu'il a dû franchir pour pénétrer dans la ville de la naissance de Jésus, M. Sarkozy a mesuré la réalité de la division et de la peur.

"J'ai vu ce que pouvaient représenter les check-points, le mur et toutes les incompréhensions d'un côté et de l'autre. Il faut que cela cesse", a-t-il plaidé, tout en faisant remarquer "qu'il pouvait comprendre l'état d'esprit des familles israéliennes qui vivent la peur au ventre". Et cela avant de s'interroger : "A mes amis israéliens, je veux dire : croyez-vous que c'est le mur qui garantira à vie la sécurité d'Israël ? On ne se protège pas par un mur, on se protège par un choix politique qui est celui de la paix."

Victor Batarseh, maire indépendant de Bethléem élu grâce aux voix du Hamas, s'est félicité des propos du président français, les qualifiant de "courageux". Le Hamas a pour sa part dénoncé des déclarations "biaisées" qui font l'amalgame entre "résistance" et "terrorisme".

M. Sarkozy a signé avec Mahmoud Abbas le projet d'aménagement d'une zone industrielle franco-palestinienne de 53 hectares qui doit devenir opérationnelle avant la fin de l'année. Il s'est rendu ensuite à la basilique de la Nativité.

A l'aéroport, la cérémonie de départ a été perturbée par le suicide d'un garde frontière israélien, qui a provoqué un début de panique. Nicolas Sarkozy est néanmoins monté avec calme dans son avion où le premier ministre, Ehoud Olmert, et le président israélien, Shimon Pérès, sont ensuite venus le saluer.

Michel Bôle-Richard

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